Une trentaine de personnes ont été jetées à la rue, hier soir, à la suite d'un violent incendie qui a ravagé un immeuble de l'arrondissement Ville Saint-Laurent. Le travail des 160 pompiers du Service de sécurité incendie déployés pour éteindre le brasier a été passablement compliqué en raison des températures sibériennes.

Selon le chef de division au Service de sécurité incendie de Montréal, Aimé Charrette, le feu a débuté un peu avant 20 heures dans un logement situé au troisième étage d'un immeuble résidentiel de la rue Rochon. L'incendie serait d'origine accidentelle.

Rencontré sur les lieux ce matin, le jeune couple qui résidait dans l'appartement où les flammes ont pris naissance semblait en état de choc.

«Je ne sais pas ce qu'il s'est passé», a raconté Saroeun Kong, mère d'un petit garçon de quatre ans. «Je donnais le bain à mon fils et lorsque je suis sortie, le feu était pris dans la cuisine. J'ai tenté d'étouffer les flammes avec une serviette mouillée, mais ça ne fonctionnait pas. J'ai alors pris mon fils et nous sommes sortis sans même prendre le temps de mettre nos manteaux d'hiver. Environ 15 minutes plus tard, le feu s'était propagé à l'immeuble au complet.»

Saroeun Kong et son conjoint ont tout perdu. Comme plusieurs autres locataires interrogés, ils ne possédaient pas d'assurances.

«Je n'ai plus rien», a lâché Enrique Chavaria, un réfugié mexicain arrivé au Québec il y a deux ans. «Je ne sais pas ce que je devrais ressentir en ce moment. Je dois encore tout recommencer à zéro.»

L'incendie d'hier a été maîtrisé vers 23 heures. «En période de grand froids, c'est toujours plus compliqué pour nos pompiers de combattre les flammes, a expliqué Aimé Charrette. La fumée reste davantage au sol c'est donc difficile au niveau de la visibilité et il faut évacuer un plus large périmètre. Par ailleurs, les tuyaux gèlent et nous sommes plus susceptibles d'avoir des bris d'équipement.»

Les sinistrés seront pris en charge par la Croix-Rouge pour les trois prochains jours.