Le palais de Buckingham a statué: non, Michelle Obama n'a pas enfreint le protocole en étreignant doucement la reine Élisabeth II cette semaine au sommet du G20. Au Québec, la petite nouvelle a une résonance toute particulière pour l'homme d'affaires et ancien cycliste olympique Louis Garneau.

«Il s'agissait d'une marque réciproque d'affection et d'appréciation entre la reine et Michelle Obama», a précisé le palais de Buckingham par voie de communiqué.

 

«Il semble que l'on mette le protocole de côté quand les Obama sont en ville», a réagi le Times de Londres.

Sept ans plus tôt, un simple petit rapprochement le temps d'une photo avec la reine, alors de passage à Ottawa, avait aussi valu à Louis Garneau d'être au coeur d'une grosse tempête.

«On prenait une photo et sous l'impulsion du moment, sans y penser, spontanément, j'ai mis ma main sur son épaule, en oubliant qu'elle n'était pas une grand-mère ordinaire. Elle n'a pas du tout mal réagi, elle était au contraire charmante. C'est un journaliste de la BBC qui, ensuite, m'a souligné que je venais de commettre un impair», évoque M. Garneau.

Devant l'ampleur de la controverse qui n'en finissait plus, Louis Garneau explique avoir appelé au secours un ami en publicité pour savoir comment gérer la crise. «Il m'a dit: «Ne dis rien, fais le mort pendant un bout de temps!» Aujourd'hui, j'en ris et il n'y a pas un mois qui passe sans qu'on me taquine à ce sujet.»

Pour l'épisode Garneau, Ottawa avait aussi contacté le palais de Buckingham, qui, dixit M. Garneau, avait servi la même réponse que pour Michelle Obama: il n'y a pas de mal.

Louis Garneau et Michelle Obama ne sont pas les seuls à s'être exposés à la critique en rencontrant la reine. Deux premiers ministres australiens ont déjà goûté à cette médecine - l'un niant énergiquement avoir touché la reine, ou si peu, accidentellement. Il y a un quart de siècle, des tabloïds britanniques s'étaient aussi enflammés quand un ancien ministre ontarien aurait osé toucher le dos et le coude de la reine.

Chose certaine, les à-côtés du G20 auront défrayé la chronique dans plusieurs pays. Au Canada, l'entourage de Stephen Harper a fermement nié que le premier ministre ait été occupé à faire la petite ou la grosse commission au moment de la prise de la photo de famille officielle. M. Harper était en réunion avec ses conseillers.

L'Italie, elle, fait ses choux gras d'une remarque, à peine audible dans une vidéo maintenant très populaire sur YouTube, que la reine aurait faite au chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, qui interpellait un peu fort Barack Obama lors de la prise de la photo.

Mais non, de dire encore le palais de Buckingham. «Ça s'est déroulé dans la bonne humeur, il n'y a pas eu gaffes et la reine n'était pas du tout offensée.»