L'un se réclame de la gauche, l'autre de la droite. Il milite au Parti québécois, elle s'implique au Parti libéral. Lorsque Pierre McCann et Kim Lagueux-Dugal discutent de priorités gouvernementales, les deux chefs de la prochaine simulation de l'Assemblée nationale ne sont pas là pour s'entendre. Mais bien que leurs idéaux diffèrent, ils considèrent que les opinions politiques des jeunes du Québec convergent sur deux points: la santé et l'environnement.

Kim et Pierre n'ont pas tort. Notre sondage dévoile que 92% des 18-30 ans souhaitent que les soins de santé soient entièrement ou majoritairement payés par l'État.

 

Il révèle également que 83% des jeunes privilégient l'environnement sur le développement économique (16%).

«L'environnement est le sujet qui est sur toutes les lèvres en ce moment, dit Kim Lagueux-Dugal. Les jeunes de notre génération sont plus ouverts sur le monde. Ils ont voyagé et sont conscientisés de leur impact sur la planète.»

«C'est effectivement très hot en ce moment, rétorque Pierre McCann. Mais je pense que les solutions sont un peu stagnantes. Ça va être à nous de trouver de nouvelles idées et de militer pour qu'elles soient appliquées.»

Seulement 1,2% des personnes sondées penchent pour la privatisation complète des soins de santé.

«Les jeunes sont très attachés à leur système de santé, dit Kim Lagueux-Dugal. Le privé peut nous aider à désengorger le système, mais il faut faire très attention à ce que les plus pauvres ne perdent pas accès aux soins.»

«Moi, j'ai de la misère avec ça, dit Pierre McCann, 23 ans. Je pense qu'on a moyen d'avoir un régime efficace si on procède à une restructuration du système. La privatisation, c'est une solution à court terme.»

Selon Kim Lagueux-Dugal, la conciliation travail-famille est une autre priorité qui revient de plus en plus souvent.

«Nous sommes la génération des loisirs, dit-elle. On veut des enfants jeunes et on ne veut pas attendre à notre retraite pour profiter de la vie avec eux. Je pense que ça se reflète dans nos orientations politiques», dit la jeune femme de 26 ans.

Questionnés sur l'orientation que le gouvernement devrait prendre en matière d'impôts, seulement 24% des 18-30 ans privilégient une baisse et 35% penchent plutôt pour l'amélioration des programmes sociaux, même si cela signifie une augmentation des impôts. Quarante pour cent sont pour le statu quo.

«Je pense que je suis dans le 40%, dit Pierre McCann. Je ne crois pas que les jeunes sont prêts à débourser davantage, mais il ne faut pas oublier que les impôts, ça sert à financer nos programmes sociaux. À mon avis, ça serait dommage de perdre nos acquis.»