La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) maintient le cap. Selon elle, les propos tenus par le ministre de la Santé, Yves Bolduc, prouvent que le futur Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) ne sera pas à la hauteur.

Hier, La Presse a fait état de l'intention du ministre de la Santé, Yves Bolduc, de concentrer les activités médicales de pointe au CHUM pour confier les soins primaires aux autres hôpitaux de la grande région métropolitaine. Cela diminuera le volume global d'activités du futur CHUM.

Pour le président de la FMSQ, le Dr Gaétan Barrette, il est plus clair que jamais que le nouveau CHUM ne répondra pas aux besoins de la population. Il cite l'exemple du bloc opératoire. Alors que le nombre d'opérations réalisées annuellement au CHUM est actuellement de 28 000, il passera à 21 000 dans le nouvel établissement, selon les prévision du ministre.

M. Bolduc affirme que la concentration des soins tertiaires et quaternaires, d'une part, et l'amélioration des technologies, d'autre part, permettront de diminuer le volume d'opérations réalisées au CHUM.

Selon Gaétan Barrette, cette affirmation est totalement fausse. «On a diminué le nombre d'opérations de 30% au CHUM au cours des dernières années. Déjà, il ne reste que le tertiaire et le quaternaire au bloc opératoire! Comment pourrait-on diminuer encore plus les volumes?»

Le ministre se trompe quand il affirme que les besoins en soins de santé diminueront au cours des prochaines années, soutient-il: «Prenons juste le cancer. Le premier facteur de risque pour le cancer, c'est l'âge. Or, la population vieillit.»

La majorité des soins primaires seront offerts à l'hôpital Notre-Dame, devenu hôpital de quartier. «Le CHUM est supposé être sur un site unique. Les étudiants ne pourront pas apprendre les soins primaires sur le campus du CHUM. Comment pourrait-on y enseigner les soins primaires alors que le volume de patients ne sera pas assez grand?» demande le Dr Barrette.

Il ajoute que le ministre ne semble pas comprendre les médecins. «Oui, nous voulons un CHUM. Mais nous ne voulons pas du pire, nous voulons du meilleur, un CHUM que mérite la société québécoise», dit le Dr Barrette.

Le CHUM réagit

Pour un rare fois cette semaine, le CHUM a pris la parole, hier. Par voie de communiqué, le président du conseil d'administration du CHUM, Me Patrick A. Molinari, a écrit que la rencontre qui a eu lieu jeudi avec le ministre Bolduc a été «des plus positives».

Me Molinari assure que les appels d'offres pour le futur CHUM seront lancés «dans le respect de l'échéancier».