C'est une Marie-Chantal Toupin épuisée par la route qui a offert un atelier aux participants du Festival de la chanson de Saint-Ambroise, hier après-midi. La chanteuse a "piqué une jasette" avec les jeunes avant de se prêter de bon gré au jeu des appareils photo.

La rockeuse a débuté la rencontre en s'extasiant devant la beauté des jeunes assis devant elle. L'artiste semblait surprise par le nombre de jeunes talents prêts à boire ses paroles. "Ça me stresse beaucoup plus de parler devant vous que de chanter!"

La marraine de la 17e édition de l'événement s'est dite heureuse d'être au rendez-vous. "La relève, c'est tellement important. J'ai très hâte de vous entendre et de découvrir vos personnalités." Elle a grandement encouragé les jeunes à croire en leurs rêves. "Si vous y croyez, vous allez y arriver!", a assuré la blonde chanteuse.

Marie-Chantal Toupin a insisté sur la beauté du métier. "C'est un métier qui n'est pas évident, mais tellement enrichissant. C'est le plus beau métier du monde", a affirmé celle qui aime voir la réaction du public lorsqu'elle s'exécute.

L'artiste qui a grandi dans les bars entre l'âge de sept et 14 ans a raconté les grandes lignes de son cheminement. "Ce n'était pas facile. Les gens fumaient et buvaient. Ils ne m'écoutaient pas. Quand la police arrivait par devant, je sortais par-derrière. C'est là que j'ai forgé mon caractère."

Bien qu'elle se dise indisciplinée, la chanteuse a raconté qu'enfant, elle pratiquait ses chansons à raison de huit heures par jour. "C'était mon moyen d'évasion", a-t-elle expliqué.

La chanteuse a parlé de ses périodes de remise en question où elle a cessé de chanter. Puis a effleuré la mort de son père avant de raconter une période de sa vie plus heureuse. "À 19 ans, j'ai su que je voulais vraiment chanter dans la vie."

Elle a abordé la sortie d'un premier disque qui ne lui ressemblait pas, une mauvaise expérience avec un gérant malhonnête et l'audace dont elle a dû faire preuve pour parvenir à ses fins.

"Si j'avais écouté les gens autour de moi, je n'aurais jamais fait ce métier", a-t-elle confié. "Personne ne voulait m'avoir à la radio. C'était l'enfer. Les gens de l'industrie ne voulaient rien savoir. Au début, je payais pour que les gens viennent me voir. C'est le coup de coeur du public qui a fait en sorte que les radios ont joué mes chansons. C'est grâce au public que je fais ce métier."

Marie-Chantal Toupin a insisté sur l'importance de l'amour de ce dernier. "Ce qui me fait avancer dans la vie, c'est l'amour que je reçois du public dans un spectacle. Puis, le lendemain, j'ai la chance de me retrouver à nouveau sur scène et de redistribuer cet amour. C'est le métier le plus gratifiant quand on se donne vraiment."

La chanteuse a répondu aux questions des jeunes. Ceux-ci se sont intéressés à savoir si la chanteuse vit bien avec la popularité. "Ça vient avec le métier. La journée où les gens arrêtent de te parler dans la rue, tu te demandes ce qui se passe. J'aime que les gens m'arrêtent à l'épicerie pour prendre une photo dans l'allée de papier de toilette. J'ai choisi ce métier parce que j'ai un grand besoin d'attention et que j'ai manqué d'amour énormément."

Questionnée sur son envie d'avoir des enfants, la chanteuse de 37 ans s'est confiée au jeune public. "Si aujourd'hui on me donne le choix entre un enfant ou un album, je choisis le disque, car j'ai encore beaucoup de choses à me prouver. Si un homme avec qui je serais certaine de pouvoir élever mon enfant était placé sur ma route, je remercierais la vie. Mais, même si personne n'y croit, j'ai encore plusieurs rêves, dont celui d'aller en Europe. Et je mettrai mon cinquième bébé au monde à l'automne", a-t-elle affirmé en parlant de son prochain disque.

Une chose est certaine, la rockeuse apprécie ce que la vie lui accorde. "On a une seule vie à vivre et ce n'est pas évident de réaliser son rêve. Je suis chanceuse, car j'ai un public extraordinaire. Je suis chanceuse d'être ici avec vous et de "piquer une jasette". Merci, merci, merci!"