Malgré une composition hétéroclite, la Conférence des chefs de gouvernement des régions partenaires donne des résultats concrets, a déclaré jeudi le premier ministre Jean Charest.

Au terme de leur quatrième rencontre, dont l'hôte était la province chinoise du Shandong, les représentants des états fédérés membres du regroupement ont émis une déclaration d'intention développant les deux thèmes discutés, le développement durable et la santé.

M. Charest a expliqué que cette déclaration traçait les grandes lignes à partir desquelles plusieurs projets seront développés d'ici la prochaine conférence, dans deux ans.

«Ça peut paraître abstrait mais ça l'est moins dès l'instant où on se donne des projets précis», a-t-il dit lors d'une entrevue.

À titre d'exemple, dans le cadre d'un projet sur les changements climatiques, des scientifiques de la Bavière, un land allemand, vont travailler avec le consortium québécois Ouranos afin d'étudier la rivière Châteauguay, au Québec, et le Danube, en Allemagne.

M. Charest a aussi indiqué que le Québec allait s'inspirer de l'expertise des partenaires européens, la Haute-Autriche et la Bavière, pour le développement de projets liés à l'énergie solaire.

«Du côté de l'énergie solaire, on veut en faire davantage et en Europe, ils en ont déjà fait pas mal», a-t-il dit.

La Géorgie, dont l'adhésion a été confirmée durant la rencontre, et le Québec partageront de l'information concernant des initiatives de captation du carbone, reliées à l'industrie sylvicole des deux régions.

M. Charest a aussi l'intention de développer les relations avec le Shandong et le Cap-Occidental grâce à l'expertise du Québec dans le secteur de l'éducation.

«C'est une bonne carte de visite et on a beaucoup à offrir», a-t-il dit.

Du côté de la santé, le Québec propose de créer un groupe d'experts pour échanger sur les meilleures pratiques en matière d'organisation des soins primaires.

Par ailleurs, M. Charest a indiqué que malgré le caractère hétéroclite de la conférence des régions, le Québec tirait avantage à cultiver les liens avec les sept membres du regroupement, qui s'expriment au total dans cinq langues.

«Le fait que ce soit hétéroclite, on voit ça comme un avantage, a-t-il dit. C'est une source d'enrichissement et on peut apprendre de nos partenaires.»

Il a aussi rappelé que la Bavière avait contribué à obtenir l'appui de l'Allemagne pour amorcer les discussions entourant le projet d'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.

«Dans le concret, ça a un effet, a-t-il dit. On a créé un forum où on s'entraide mutuellement»

Selon M. Charest, de conférence en conférence, un mode d'action se développe afin de mettre l'accent sur des projets précis une fois les discussions terminées.

Pour la première fois cette année, des entreprises étaient présentes en marge de la conférence, qui a eu lieu à Jinan, la capitale du Shandong, où elles ont pu rencontrer des partenaires éventuels.

M. Charest a affirmé que cette initiative demeurerait limitée lors des prochains sommets, dont celui de 2010, qui aura lieu au Cap-Occidental, une province de l'Afrique du Sud.

Les délégations d'entreprises - le Québec en comptait sept - demeureront modestes.

«On ne peut pas faire deux rencontres en même temps: ou elle est surtout politique ou elle est commerciale, a-t-il dit. Mêler les deux pendant deux jours, c'est plus difficile. Vaut mieux garder ça à une taille modeste où les gens ont un contact direct.»

Les travaux relatifs à la Conférence ont commencé mardi par des échanges entre les experts des régions partenaires ainsi que des séances durant lesquelles les entreprises ont pu établir des contacts.

Les six chefs de gouvernement ou leurs représentants - aucune délégation de la région de Sao Paolo, au Brésil, n'était présente - ont amorcé leurs rencontres bilatérales mercredi.

Durant la rencontre, le Québec a conclu une entente avec le Shandong afin de développer davantage leurs échanges.

Cette portion de la mission chinoise étant terminée, M. Charest mettra le cap sur Pékin où, samedi, il visitera le village olympique avant de participer à un événement de l'Organisation internationale de la francophonie.