Santé Canada tente d'empêcher la diffusion d'un rapport accablant sur l'amiante, à la veille d'une conférence internationale à laquelle le Canada prévoit défendre ses exportations du cancérigène connu, selon des critiques.

Le rapport devait soutenir le gouvernement conservateur et sa longue lutte pour éviter que l'amiante chrysotile ne se retrouve sur une liste de surveillance de l'ONU. Les représentants du gouvernement fédéral prévoient défendre la sûreté de l'amiante, à l'occasion d'une convention à Rome, au mois d'octobre.

Les membres du groupe de spécialistes qui ont réalisé le rapport de 100 000 $ ont cependant affirmé que les résultats de leur étude justifiaient l'interdiction de la production et de l'utilisation d'amiante au Canada.

Le ministre de la Santé, Tony Clement, avait commandé le rapport l'an dernier pour déterminer le degré de puissance cancérigène de l'amiante chrysotile, un minerai qui est lié à plusieurs types de cancer du poumon.

Le rapport a été terminé au mois de mars, mais les résultats n'ont toujours pas été

publiés.

Un porte-parole de Santé Canada a indiqué, par courriel, que le ministère était en train de revoir le rapport pour «aider à approfondir ses connaissances sur les fibres d'amiante chrysotile et leur lien avec la santé humaine... (et le rapport) sera rendu public une fois que le ministère aura examiné les résultats».

Le gouvernement de Stephen Harper avait réussi, lors d'une conférence de l'ONU

en 2006, à empêcher une décision de 100 gouvernements qui souhaitaient imposer l'étiquetage de produit dangereux aux exportateurs.

La seule mine qui produit encore de l'amiante chrysotile au pays est située au Québec, et elle a rapporté une production de 13 000 tonnes au mois de juillet, un sommet depuis les quatre dernières années.

La consommation mondiale d'amiante a augmenté de presque 25 pour cent au cours des cinq dernières années, et le Canada lutte pour répondre à la demande qui se fait grandissante, particulièrement en Inde.