Un urgentologue a finalement été trouvé pour combler le quart de travail de la nuit dernière à l'Hôtel-Dieu du CHUM. L'établissement a donc évité de justesse un bris de service. Mais que les citoyens se le tiennent pour dit : la situation reste précaire. Jusqu'à la fin du mois d'août, la population doit éviter de se rendre aux urgences de l'Hôtel-Dieu.

Au cours des prochains jours, le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) lancera une campagne de publicité dans laquelle elle invitera les citoyens à éviter les urgences de l'Hôtel-Dieu. Tout l'été, seulement trois urgentologues y travailleront le jour alors qu'ils sont six normalement. Et la nuit, un seul médecin assurera la garde.

Certains quarts de nuit pourraient être sans médecin. Si aucun remplaçant n'est trouvé pour ces journées, un bris de service est à prévoir. Le cas échéant, toutes les ambulances seront détournées vers d'autres hôpitaux montréalais. Les patients qui se présenteront à pied à l'Hôtel-Dieu seront triés sur place. Les cas les plus urgents seront transférés aux étages. Les autres seront dirigés vers d'autres hôpitaux.

Les effets du ralentissement de service à l'Hôtel-Dieu commencent tranquillement à se faire sentir dans les autres hôpitaux du centre-ville de Montréal. Au pavillon Notre-Dame du CHUM, le taux d'occupation était de 177% hier et 10 patients attendaient depuis plus de 48heures aux urgences. Au Royal Victoria, le taux d'occupation était de 163% et 7 patients attendaient depuis plus de 48heures. Seul le pavillon Saint-Luc du CHUM semblait contrôler la situation. Le taux d'occupation était de 82%.

En banlieue de Montréal, les salles des urgences se portent plutôt bien. À la Cité de la Santé à Laval, le taux d'occupation était de 91% hier. «On n'a aucun cas de séjour de plus de 48heures», a dit le responsable des communications de la Cité de la Santé, François Marcil.

Dans les 10 urgences de la Montérégie, le nombre de visiteurs a crû au cours des derniers jours, mais les débordements sont contenus. Le taux d'occupation moyen est de 114%. Seules les urgences de l'Hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu éprouvent quelques difficultés. Le taux d'occupation frôle régulièrement les 140%. «Mais encore là, c'est mieux que l'an passé. La situation est fragile, mais sous contrôle», assure le directeur de l'Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, le Dr Luc Boileau.

Dans la région des Laurentides, le taux d'occupation était à 96% hier, et dans Lanaudière, il atteignait 141%.