Des centaines de manifestants ont bravé les orages et les forts vents à Toronto pour demander au gouvernement fédéral canadien de rapatrier Omar Khadr de la prison de la base américaine de Guantanamo Bay, à Cuba, où il est détenu.
Des membres de la famille du jeune Khadr, dont son frère Karim et sa soeur Zaynab, se sont joints à plus de 200 manifestants devant le consulat des Etats-Unis à Toronto.
Omar Khadr, natif de Toronto, a été arrêté en Afghanistan à la suite d'un échange de tirs avec les troupes américaines, en 2002, alors qu'il était âgé de 15 ans.
Il est accusé d'avoir lancé une grenade qui a tué un soldat américain.
La famille Khadr ne s'est pas adressée à la foule, mais Karim Khadr a affirmé aux journalistes qu'il espérait que la manifestation incite les Canadiens à appuyer la libération de son grand frère.
«Nous espérons conscientiser la population à la situation d'Omar», a-t-il dit.
Les avocats d'Omar Khadr ont rendu public, à la mi-juillet, un enregistrement vidéo datant de 2003 montrant le jeune Khadr alors âgé de 16 ans poussant des cris de désespoir après avoir été interrogé par un agent du renseignement canadien à la prison de Guantanamo Bay.
Omar Khadr est détenu par les Américains depuis presque six ans et il est le seul prisonnier occidental encore incarcéré à Guantanamo Bay. Des documents démontrent qu'il a été maltraité pendant ses interrogatoires.
Son procès devant une commission militaire doit débuter au mois d'octobre.
La famille Khadr a dit apprécier le soutien des manifestants, mais Zaynab Khadr a tenu à souligner que leurs revendications visaient aussi à défendre les autres prisonniers.
«Peu importe qui il est, ou ce qu'il est, Guantanamo est inacceptable», a-t-elle affirmé.
Le député conservateur Jason Kenny s'est exprimé au nom du gouvernement fédéral pour réitérer le fait qu'Omar Khadr était traité de façon juste.
«Le gouvernement a demandé et a reçu l'assurance que M. Khadr était traité humainement et il a effectué plusieurs visites de bien-être pour s'en assurer. Nous allons continuer à faire de même», a affirmé M. Kenny lors de sa déclaration, samedi.
«M. Khadr fait face à de très sérieuses accusations», a-t-il ajouté.
Une plus petite manifestation a eu lieu devant l'ambassade américaine à Ottawa, samedi, réunissant quelques douzaines de personnes qui distribuaient des cartes postales qui seront envoyées au premier ministre pour demander le retour d'Omar Khadr au pays.