L'ampleur du déboisement, l'impact des pesticides sur la faune et les cours d'eau, les revendications territoriales de même que les nuisances sonores et visuelles des nouvelles infrastructures, font partie des irritants exprimés par les citoyens pour s'opposer au projet d'Hydro-Québec TransÉnergie visant à construire une nouvelle ligne à 315 kilovolts qui traversera quinze municipalités.

L'ampleur du déboisement, l'impact des pesticides sur la faune et les cours d'eau, les revendications territoriales de même que les nuisances sonores et visuelles des nouvelles infrastructures, font partie des irritants exprimés par les citoyens pour s'opposer au projet d'Hydro-Québec TransÉnergie visant à construire une nouvelle ligne à 315 kilovolts qui traversera quinze municipalités.

Même si le projet n'a pas suscité d'opposition massive de la part de la population, une douzaine de personnes ou groupes ont fait connaître leurs doléances aux commissaires du Bureau des audiences publiques sur l'environnent (BAPE) lors de la dernière partie des audiences, qui se tenait mercredi, à Montebello.

Sébastien Béland, de Notre-Dame-de-la-Paix soutient que le projet n'apporte pas suffisamment de bénéfice pour justifier autant d'impacts sur l'environnement. Il a notamment dénoncé l'incohérence d'Hydro-Québec qui affirme que le projet n'aura pas de conséquences majeures.

"On va déboiser 237 hectares, donc détruire des habitats fauniques, des milieux humides et le paysage. On va étendre des pesticides à tous les cinq ans de façon importante qui va affecter les cours d'eau. Et Hydro-Québec vient nous dire qu'il n'y aura pas d'impacts majeurs. C'est nous prendre pour des cruches !", a déclaré M. Béland.

Si le projet devait tout de même se réaliser, il a proposé que la société d'État verse aux MRC concernées une redevance annuelle de 1 % de la valeur de l'électricité vendue. Cette somme devrait obligatoirement aller dans un fonds vert régional.

Territoire ancestral

D'autre part, les représentants autochtones des Premières Nations soutiennent que le tracé visé par la nouvelle ligne électrique est situé en territoire ancestral algonquin et qu'il n'y a jamais eu d'entente avec les gouvernements pour l'utiliser.

"Le territoire très vaste, qui s'étend des deux côtés de la rivière des Outaouais, nous a été volé. Il n'y jamais eu de traité conclu avec les Algonquins. Pourtant en 1869, la reine d'Angleterre a promis que les territoires qui ont été aux autochtones seraient payés. Le développement dans le territoire non cédé ne peut donc pas continuer sans consultation avec la nation algonquienne", a déclaré Michael Swenwood, porte-parole du groupe Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg.

De son côté, Michel Belhumeur, un résidant de Mirabel, craint que l'ajout de disjoncteurs et de transformateurs au poste Chénier accentuera d'avantage la nuisance sonore dont les citoyens sont déjà victimes. De plus, les 500 nouveaux pylônes dépassent les limites d'acceptabilité sociale d'un tel projet sur l'environnement.

Les commissaires du BAPE, Qussaï Samak et François Lafond, ont maintenant jusqu'au 26 septembre pour remettre leur rapport d'enquête et leurs recommandations à la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Par la suite, la ministre Line Beauchamp disposera de 60 jours pour le rendre public et une décision sera prise de permettre ou non le projet d'Hydro-Québec.

Nouvelle ligne 315 kV

La nouvelle ligne proposée reliera le poste Chénier, à Mirabel, et le poste de l'Outaouais, présentement en construction à L'Ange-Gardien. Elle permettrait l'interconnexion avec l'Ontario pour exporter jusqu'à 1250 mégawatts d'électricité tout en renforçant le réseau québécois en cas de panne.

D'une longueur de 114 kilomètres, cette ligne serait construite à l'intérieur de la servitude d'Hydro-Québec, du côté nord de la ligne existante Chénier-Vignan. Elle traverserait majoritairement des propriétés privées situées en territoire agricole protégé. Le promoteur souhaite débuter les travaux cette année et mettre la ligne en service au printemps 2010.