Un homme a gardé en haleine un paisible quartier résidentiel de Blainville pendant plus de six heures, lorsqu'il s'est barricadé dans l'appartement de sa conjointe avec son fils et deux autres enfants.

Il était 16h lorsque l'homme de 32 ans a contacté la police municipale de Blainville. Pendant que sa conjointe était au travail, il a séquestré son fils de 11 ans et deux jeunes amis dans un appartement du complexe Habitations Solid'aire, un immeuble de 32 logements pour personnes à faible revenu. L'immeuble du boulevard Curé-Labelle a rapidement été évacué et la Sûreté du Québec a été appelée en renfort.

Deux jeunes otages ont été relâchés avant même l'arrivée de la SQ, laissant l'homme seul avec son enfant. Dans un appel au journaliste Claude Poirier, il a affirmé ne pas être armé, et ne pas vouloir du mal à son fils. Il l'a finalement relâché autour de 18h30.

Dans les minutes qui ont suivi, la SQ a resserré l'étau autour du bâtiment. Vers 19h30, les policiers de l'escouade tactique, portant des casques et de lourdes combinaisons pare-balles, ont pris position autour de l'immeuble à pas feutrés. Au deuxième étage, on pouvait apercevoir l'homme dans sa fenêtre, parlant au téléphone.

À 20h, une ambulance est venue rejoindre les voitures de patrouille. Deux policiers sont entrés dans l'immeuble. Quelques minutes plus tard, ils sont ressortis avec le suspect.

«Suite au travail de négociation, l'individu a fini par se rendre », explique Martine Isabelle, porte-parole de la SQ.

Menotté, vêtu d'un chandail du Canadien avec le numéro 27 d'Alex Kovalev, coiffé d'une casquette blanche, il a été placé dans l'ambulance, attaché à une civière, puis transporté à l'hôpital sous escorte policière.

Ni les enfants, ni le père n'ont subi de blessures. Une enquête a été ouverte pour déterminer si ce dernier fera face à des accusations.

Problèmes de consommation

Des voisins rencontrés sur les lieux n'étaient guère surpris du comportement du preneur d'otages.

«Ça ne m'étonne pas du tout, a confié Luc Duchesne, un résidant de l'immeuble. C'est quelqu'un qui a des problèmes de consommation et il cause toutes sortes de problèmes au monde. C'était un peu prévisible : l'an passé, il avait parlé de faire un coup d'éclat. »

M. Duchesne a passé les six heures du siège à l'intérieur de l'immeuble. Il tenait compagnie à une femme âgée qui ne pouvait sortir parce qu'elle est branchée à un appareil à oxygène.

«Il n'y a jamais d'histoire dans le quartier, a confié Enrica Beaujour, qui observait la scène. D'habitude, lorsqu'on voit la police, c'est parce qu'ils font du radar.»

Des administrateurs de l'immeuble, venus sur place pour réconforter les résidants évacués, se sont dits surpris et déçus. Lise Nantel a fait valoir que les lieux sont normalement calmes et sans problème.

«Avec un malencontreux incident comme celui-ci, ça va renforcer les préjugés selon lesquels les habitations pour personnes sur l'aide sociale sont un paquet de problèmes, a-t-elle déploré. On a un super beau projet ici.»