Monsieur Bonnardel, Cela fait longtemps que le tronçon de l'autoroute 10 entre Richelieu et Granby devrait être refait. Cette autoroute est certainement empruntée par monsieur Jean Charest, puisque Sherbrooke est le comté où le premier ministre est député. M. Charest a aussi ses entrées à Ottawa, il a été chef du Parti conservateur...

Ceci étant, la réponse à la réfection de ce tronçon d'autoroute, vous la trouverez dans un rapport de juin 2001 du gouvernement du Canada. En effet, en juin 2001, le Comité d'examen de la loi sur les transports au Canada rendait public son rapport intitulé: Vision fondée sur l'équilibre. Que dit ce rapport au sujet des routes et des rues des municipalités?

Au chapitre 10 intitulé, Financement des routes, il est écrit que le gouvernement du Canada n'ayant aucune responsabilité en matière routière, le produit de la taxe fédérale d'accises sur les carburants doit être réorienté vers les objectifs suivants, en accord avec les provinces (pages 228 à 233):

1) Financement des routes principales;

2) Financement du transport urbain;

3) Financement des routes secondaires;

4) Administration des rues des municipalités.

À noter que les commissaires ont circulé pendant un an dans tout le Canada interrogeant tout le monde. À votre avis, M. Bonnardel, combien d'argent est versé à Ottawa par les 4,8 millions de détenteurs de permis de conduire du Québec, alors qu'Ottawa nage dans les surplus, sans responsabilité au niveau routier, alors que les routes et les rues de nos municipalités du Québec sont dans un état lamentable? Sous les libéraux, le rapport a été mis sur une tablette et on ne reconnaissait pas le déséquilibre fiscal. Pourtant, parmi les cinq commissaires qui ont signé ce rapport, il y avait Bob Rae, l'actuel député libéral de Toronto-Centre.

Il me semble que si l'on utilisait le poids politique des 4,8 millions de détenteurs de permis de conduire du Québec, cela ferait longtemps que le rapport serait mis en application et non par petites bribes comme c'est le cas actuellement. Chaque bout d'application nécessite des discussions qui ne bonifient aucunement les besoins du Québec et des municipalités. Est-ce ça un fédéralisme d'ouverture lorsque les routes sont en décrépitude?

Le Québec est la plus grande province du Canada, avec beaucoup de cours d'eau, ce qui oblige une plus grande contribution par individu pour chaque kilomètre de rue ou de route à construire et à entretenir. Nos hivers sont très rudes, le gel pénètre plus en profondeur que chez nos voisins du Sud, les critères de construction sont donc réhaussés et malgré cela, on en voit les résulats.

Merci de votre délicate attention M. Bonnardel, et si vous connaissez un ou des ingénieurs en génie civil secteur routier, faites-vous expliquer les contraintes des sols de la vallée du Saint-Laurent et nos hivers, vous y gagnerez en compréhension des difficultés rencontrées par nos ingénieurs.

André Mainguy, retraité du secteur génie civil travaux majeurs

Longueuil