La dernière semaine fut ma plus chargée de l'été; en travail et en émotions. Je la voyais venir depuis longtemps; chaque fois que j'ouvrais mon agenda entre le 3 et le 10 août, ça flashait rouge.

Métropolis, 4 août

1ère étape : ouvrir pour Arthur H, l'un des artistes français les plus marquants de sa génération.

C'était la deuxième fois qu'on me proposait de réchauffer son public; l'autre étant en 2002, au Spectrum, pour la première édition du festival Pop Montréal.

J'avais aussi rencontré Arthur en juin 2004 pour lui faire entendre une maquette de «Grande brune» enregistrée durant mon stage de réalisateur au Studio des Variétés, à Paris. Le texte de cette chanson vient de lui, la musique de moi.

Arthur Honorable

Nous étions censés la chanter ensemble la «Grande brune», mardi passé, et devions la répéter durant ma balance de son vers 17h30.

Mais la veille, toujours sous les effets du décalage horaire, Arthur jouait les Djs dans le cadre des Partys du Shag et, comme la plupart des artistes qui osent se prêter à ce jeu, blanche fut la nuit. (Parlez-en à ceux qui l'attendaient pour une conférence de presse à 13h00.)

Vers 17h00, alors que George testait le son de sa guitare, Arthur venait me proposer de remettre à une autre fois notre duo; il profiterait des quelques heures avant son spectacle pour se reposer.

J'ai trouvé le geste chic. Il lui aurait été facile d'envoyer un «messager», mais non; il a assumé. Ayant déjà vécu une expérience semblable auparavant, je connais des personnalités plus jaunes.

50 minutes intenses

Donc, à 21h00, l'énergie était à couper aux couteaux dans le Métropolis en chaleur. Nous sortions de scène 50 minutes plus tard, détrempés et survoltés. Dans l'ordre, nous avons lancé :

1-Le plus beau rêve

2-Le marcheur rapide

3-L'amour se meurt

4-Le pays d'où je viens

5-Le bruit des bottes

6-Conduis-moi

7-Grande brune (introduite par une version raccourcie de «La nuit, je mens» d'Alain Bashung à qui nous rendions hommage)

8-Le président danse autrement

9-Beau comme on s'aime

Bing! Bang! Dans les dents!

(ICI, le commentaire d'un journaliste français)

Théâtre Maisonneuve, 8 août

2ième étape : c'était, selon plusieurs, la grande soirée des 21e Francofolies de Montréal. Dans l'air, ça respirait l'Humanité, l'Amour, la Solidarité, le Respect et surtout la Poésie, la franche, la belle, la forte Poésie.

Mise en scène par Marc Béland, l'équipe a su incarner la magie gravée sur l'album hommage à Gaston Miron, sorti en 2008. Portées par les superbes compositions de Gilles Bélanger, les voix des douze hommes se sont emparées bravement les mots puissants, fiévreux, passionnés, incandescents du poète Miron. La dignité intemporelle, universelle, immortelle.

Ça ne pourra pas toujours ne pas arriver... -Miron



Amour sauvage

Comme d'autres, lors de cette mémorable célébration, j'ai eu l'honneur d'interpréter une chanson inédite que Gilles Bélanger a composée spécialement pour l'occasion. Peut-être y aura-t-il un tome 2 à l'album 12 Hommes Rappaillés?! En attendant, voici un extrait de ce texte chanté pour la première fois:

Chaque jour je m'enfonce dans ton corps

Et le soleil vient bruire dans mes veines

Mes bras enlacent ta nudité sans rivage

Et je déferle pareil à l'espace sans bord

Amour sauvage amour de mon sang dans l'ombre

Mouvant visage du vent dans les broussailles

Femme il me faut t'aimer femme de mon âge

Comme le temps précieux et blond du sablier

Ouf! Attendez d'entendre le tout sur les arrangements transcendants de Louis-Jean Cormier et de l'orchestre qui l'accompagne, le 21 août sur les ondes d'Espace Musique...

Pour les prochains rendez-vous en salle, ce sera en novembre à Québec et Montréal; à ne pas manquer! 

Piknic Électronik : la cerise sur le sundae

Dernière étape de ma semaine et non la moindre : chanter Beau comme on s'aime, version remixée, devant des milliers de babas technos! Projet qui me demanderait mes plus folles audaces!

Quand l'idée est venue sur la table de Bonsound (mon label), on a bien ri en s'imaginant la tête des gens présents à l'événement... C'était il y a un mois. Je riais pas mal moins dimanche matin.

9 août, Journée Mondiale des Autochtones

Le concept était celui-ci : accompagné de Thomas du groupe Misteur Valaire et de Valérie & Myriam, deux magnifiques danseuses costumées en Shehaweh psychédéliques (et très sexy!), j'allais chanter un remix de ma tune, vêtu en chef Yum-Yum... Clin d'oeil de bon coeur à la Journée Mondiale des Populations Autochtones.

Complètement débile de recevoir cette énergie de surprise générale, ces cris et sourires de bons vivants dans l'ambiance exaltée de rave en plein air du Parc Jean-Drapeau.

Une boîte de production monte présentement le « Ritual mix », le clip se trouvera bientôt sur le net.

Mon ami Huron

Je dois remercier Valérie, Myriam et Thomas pour leur totale implication, François Lebaron et son complice Fred pour le remix qui a vraiment plu, à en voir groover le monde pendant la prestation, les organisateurs du Piknic, et surtout, merci à mon ami Christian Laveau qui a introduit notre numéro avec un Chant Sacré hypnotisant.

Christian est natif de Wendake, en banlieue de Québec. C'est un pur, un vrai, une vieille âme. Il s'est prêté à notre délire avec une générosité rare.

Avec sa bande, il présente jusqu'au 29 août, le show KIUGWE; vibrante rencontre avec la nation huronne-wendat à laquelle j'assisterai bientôt.

www.tourismewendake.com/spectacle_kiugwe.php

Le 9 août 2009, Météomédia prédisait de gros orages... Eh non! Et si le Chant Sacré de mon ami y était pour quelque chose?!

Kwe Christian!

Photo: Yann Perreau

Gilles Bélanger et Martin Léon à la sortie du spectacle hommage à Miron avec Yann Perreau.