La mairie de Barcelone a annoncé lundi avoir infligé deux amendes de 30 000 euros (45 000 $CAN) à la plateforme d'hébergement chez l'habitant Airbnb, pour avoir fait la publicité de logements qui n'étaient pas habilités à recevoir des touristes.

La ville a adopté exactement la même sanction à l'égard du site américain Homeaway, leader mondial de la location de vacances en ligne entre particuliers.

La municipalité - dirigée par Ada Colau, égérie du mouvement des Indignés - a lancé «quatre procédures disciplinaires contre chacune des deux plateformes pour avoir fait la publicité de logements qui n'étaient pas inscrits au registre du Tourisme de Catalogne ou pour ne pas avoir répondu aux exigences de l'administration», a-t-elle annoncé.

Depuis l'été 2014, Barcelone a pris différentes mesures pour réduire l'impact négatif du tourisme, générant un mécontentement croissant chez les habitants. Il s'agit notamment de freiner la location au noir de logements par le biais des plateformes.

En juillet 2015, la nouvelle maire Ada Colau a annoncé le gel pour un an de l'attribution de nouvelles licences hôtelières.

Pour mieux identifier les logements touristiques en règle, les autorités de la vieille ville ont notamment commencé à y apposer des plaques, dans le quartier de la Barceloneta, au bord de la Méditerranée.

L'été dernier, une série d'inspections avait été lancée à la Barceloneta pour détecter les logements loués illégalement et sanctionner ceux qui les proposent. Un service de dénonciation par les voisins avait même été créé.

Ce type de locations au noir a explosé dans la seconde ville d'Espagne, notamment à la faveur de la crise.

Troisième ville la plus visitée d'Europe après Londres et Paris, Barcelone accueille 27 millions de touristes par an. Et selon l'organisation professionnelle des hôteliers espagnols, elle concentre à elle seule plus de 137 000 lits sur les plateformes collaboratives, soit presque le double de l'offre conventionnelle.

Airbnb, créé il y a sept ans à San Francisco, offre deux millions de logements dans 34 000 villes du monde. Ses cofondateurs, trois Américains trentenaires, sont désormais milliardaires.

Dans le collimateur des autorités de plusieurs villes du monde, Airbnb a publié en novembre un «code de bonne conduite» afin que ses hôtes s'engagent à respecter les règles fiscales locales.

HomeAway, créée en 2005, est spécialisée dans la location de maisons ou d'appartements avec plus d'un million d'annonces payantes dans 190 pays.