WestJet étudie la possibilité de lancer un nouveau transporteur court-courrier régional, une décision qui lui permettrait d'étendre son service aux plus petites communautés et d'augmenter le trafic de son réseau actuel.

C'est aussi une bonne nouvelle pour Bombardier (TSX:BBD.B), puisque WestJet compte utiliser environ 40 avions turbopropulsés pour lancer le service. Or, la multinationale québécoise est l'un des deux seuls constructeurs de tels appareils dans le monde avec l'européen ATR.

Le transporteur a donné peu de détails sur sa proposition, sauf pour dire que la société pensait être en mesure de procéder au lancement d'une ligne régionale dès 2013.

«Voici une proposition intéressante pour nos WestJetters», a déclaré lundi dans un communiqué le président et chef de la direction, Gregg Saretsky.

«Un des piliers de notre succès est d'engager la conversation avec nos employés tôt dans le processus décisionnel, et je suis persuadé que nos WestJetters apprécieront les mérites stratégiques de cette initiative.»

Selon M. Saretsky, le transporteur a régulièrement évalué cette idée par le passé et estime qu'une ligne court-courrier, appuyée à la marque de WestJet, à la vigueur de ses états financiers et à sa structure à faibles coûts lui permettrait d'atteindre un certain nombre d'objectifs.

Entre autres choses, la ligne régionale permettre à WestJet d'offrir son service à plusieurs plus petites communautés et d'optimiser la taille de ses avions pour améliorer la fréquence de vols de façon efficace. Le transporteur régional entraînerait aussi la création de nouvelles liaisons entre les marchés de WestJet et générerait du trafic additionnel dans son réseau actuel. «Je suis excité à l'idée de répéter le succès entrepreneurial qui était à l'origine de WestJet», a pour sa part indiqué le président du conseil et principal fondateur du transporteur de Calgary, Clive Beddoe.

La flotte actuelle de WestJet, composée d'appareils Boeing, serait complétée par «une société soeur exploitant une flotte uniquement composée d'appareils à turbopropulseurs» pour que les deux lignes soient exploitées «de manière optimale», a précisé M. Beddoe.

Dans une note, l'analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins (VMD), a estimé «très probable» que WestJet choisisse l'appareil Q400 de Bombardier plutôt que l'ATR 72. Il a souligné que la vitesse de croisière supérieure du Q400 convenait mieux aux distances relativement longues qui caractérisent le marché canadien et que WestJet pourrait obtenir plus rapidement des appareils de Bombardier compte tenu de la minceur du carnet de commandes de l'avionneur montréalais.

De plus, le PDG de WestJet a déjà travaillé chez Alaska Airlines, qui possède une flotte composée de Boeing 737 et de Q400. À l'heure actuelle, WestJet n'exploite que des 737. Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale, voit le projet d'un très bon oeil. Il a souligné lundi qu'il nécessiterait des investissements en immobilisations de moins de 800 millions $ alors que WestJet dispose de liquidités totalisant 1,3 milliards $.

«Les tarifs sur plusieurs des liaisons (que ciblerait le nouveau service) sont élevés, alors il y a clairement une occasion pour WestJet de gagner des parts de marché tout en générant des revenus intéressants qui financeraient les coûts d'une deuxième flotte d'avions. Nous voyons un potentiel particulièrement prometteur dans l'Ouest, étant donné que Porter a établi avec succès une importante présence dans l'Est avec le Q400.»

Selon M. Doerksen, la structure de coûts plus avantageuse de WestJet permettrait au transporteur d'être très concurrentiel avec Air Canada (TSX:AC.B).

WestJet offre des vols réguliers à destination de 71 villes en Amérique du Nord et dans les Caraïbes.

En début d'après-midi, l'action de WestJet cédait 0,7 pour cent pour s'échanger à 11,72 $ alors que celle de Bombardier perdait 0,9 pour cent à 4,37 $ et que celle d'Air Canada reculait de 0,9 pour cent à 1,05 $, à la Bourse de Toronto.