La compagnie aérienne privée Mexicana a annoncé la suspension de 15 de ses vols à partir de lundi, notamment vers Londres, Madrid et Montréal, en raison de la détérioration de sa situation financière qui l'a obligé à demander une protection contre la faillite.
La plupart des vols reliaient des villes du continent américain: Sao Paulo, Buenos Aires, Caracas, Bogota ou San José, mais aussi Fresno, San Antonio et Chicago aux Etats-Unis, ou Montréal au Canada. Vers l'Europe, les vols pour Madrid et Londres ont été suspendus, a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
Les vols à l'intérieur du Mexique sont maintenus, d'autant que la majorité est assurée par les filiales à bas coût de Mexicana, Click et Link, épargnées par les problèmes financiers.
Mexicana transportait avant cela 22 000 passagers par jour sur 220 vols.
La compagnie aérienne, une des deux plus importantes du Mexique avec Aeromexico, avait annoncé dimanche «une réduction graduelle de ses opérations dans les prochains jours». La «situation financière s'est détériorée gravement lors des derniers jours», avait-elle expliqué dans un communiqué.
Mexicana s'était vu accorder la semaine dernière par un juge mexicain la protection contre la faillite, une forme juridique qui la protège contre d'éventuelles actions en justice de la part de créanciers, et lui permet donc de continuer à fonctionner le temps de résoudre ses difficultés financières.
L'entreprise avait suspendu mercredi ses ventes de billets, tout en garantissant le voyage aux personnes qui avaient déjà acheté des tickets.
Les problèmes de Mexicana sont les plus importants dans le transport aérien depuis ceux de Japan Airlines, en redressement judiciaire après sa déclaration de faillite en janvier.
Mexicana a annoncé la semaine dernière des pertes de 350 millions de dollars (266,8 millions d'euros) depuis 2006, et sa dette avoisine 786 millions de dollars, pour plus de 865 millions de dollars d'actifs.
La compagnie attribue ses difficultés financières à la baisse des activités du secteur en 2009, en raison de la crise économique mondiale, de la grippe H1N1 et de ses charges de personnel élevées.