Les vacances de Noël approchent à grands pas, et le congé, c'est dans la neige qu'on veut le passer. Tournée au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où l'hiver est déjà bien installé, à la recherche d'activités au grand air pour amuser petits et grands!

Au pays de l'hiver et des fantômes à Saint-Fulgence

En novembre, alors que Montréal exhibait encore ses gazons, François Guillot, directeur du parc national des Monts-Valin, déclarait que 60 centimètres de neige recouvraient le plus haut sommet du Saguenay - Lac-Saint-Jean. Il n'en fallait pas plus pour que l'on mette le cap sur l'hiver... à la rencontre des fantômes de la montagne.

M. Guillot n'avait pas exagéré. À notre arrivée, un matin de début décembre, le parc était recouvert d'un épais manteau blanc. L'excitation était donc à son comble. Pas de doute, l'hiver était déjà arrivé dans ce coin de pays.

Dans le chalet d'accueil, Gabriel Brassard-Gaudreault, un employé du parc, nous attendait. Notre destination: la vallée des Fantômes, l'un des circuits les plus populaires et sans doute l'un des plus spectaculaires des monts Valin.

Tour de chenillettes

Avant d'attaquer le sentier, qui nécessitera le port des raquettes et l'utilisation des bâtons, il faut monter à bord d'un véhicule à chenillettes. Avec la motoneige, c'est le seul moyen d'atteindre le début du sentier sans risquer de rester pris en chemin. Pendant le trajet, qui dure entre 30 à 45 minutes, Gabriel a le regard fixé vers l'avant. Il doit se concentrer. La neige rend la conduite difficile. Cela ne l'empêche toutefois pas de parler de «son» parc avec passion, des traces de caribou, de renard ou de lièvre qu'il se plaît à observer et du bonheur qu'il ressent à marcher dans la neige. Les monts Valin conservent leur épais manteau blanc pendant une bonne partie de l'année. Parfois, la neige ne fond pas avant le mois de juin. «Ici, il y a deux saisons: l'hiver et le mois de juillet», lance notre guide en riant.

L'ascension

Nous arrivons finalement au début du sentier. Raquettes aux pieds, bâtons aux mains, nous voilà bien équipés pour attaquer cette montée de 3 km jusqu'au pic Dubuc, à 984 m d'altitude, ce qui en fait le plus haut sommet de la région et le sixième du Québec. Si la distance paraît assez courte, les randonneurs peuvent mettre entre une heure et demie et deux heures pour la parcourir, car le circuit est essentiellement formé de pentes abruptes. La chaleur du corps augmente au même rythme que la montée: on retire les mitaines, on ouvre son manteau, certains enlèvent aussi leur tuque.

Les fantômes

Et c'est pendant la randonnée que l'on comprend pourquoi ce circuit a été nommé la vallée des Fantômes. On se retrouve en effet au coeur d'une forêt silencieuse vieille de 5000 ans où le vent est quasi inexistant. Résultat, la neige qui tombe sur les conifères colle sur le tronc et les branches, au point de recouvrir complètement les arbres qui prennent des allures de fantômes.

Vers le sommet

Au moment où les marcheurs sont essoufflés et impatients d'arriver au sommet, voilà qu'un charmant chalet de bois apparaît le long du parcours. Il s'agit en fait d'un refuge où il est possible d'aller se réchauffer. Accessible à tous pendant la journée, il peut être loué pour la nuit par des randonneurs qui souhaitent dormir sur place. De là, il reste 1 km avant d'arriver à la terre promise. La neige y est encore plus abondante. Les raquettes deviennent nos meilleures amies. Puis, nos efforts sont finalement récompensés. Au sommet, nous sommes à la même hauteur que les arbres devenus fantômes. La vue sur les autres sommets et sur la nature environnante réussit à faire oublier le souffle court et la sueur de la dernière heure. La descente ne prendra que 30 minutes. On remettra les mitaines et la tuque. En bas, Gabriel attend, souriant. Il sait que le charme de la vallée des Fantômes a une fois de plus opéré.

Repères

 - Le parc national des Monts-Valin est situé à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Saguenay.

 - Les navettes en chenillettes pour la vallée des Fantômes partent deux fois par jour, à 8 h 30 et à 10 h (la fin de semaine et pendant le congé des Fêtes). Le passage coûte 58,50 $ par adulte. En semaine, il n'y a qu'une seule navette à 10 h 30. Elle coûte 49,75 $.

 - Il est possible de louer raquettes et bâtons pour ceux qui n'en ont pas (location payante).

 - Deux refuges sont à la disposition des randonneurs qui veulent prendre une pause ou manger leur sandwich: le Pavillon Antoine-Dubuc (à la fin ou au début du circuit) et le refuge de la vallée des Fantômes (situé à environ 1 km du pic Dubuc).

Photo David Boily, La Presse

Les arbres couverts de neige prennent l'allure de fantômes.

Visite chez le père Noël à Girardville

Il est 17 h. Comme par magie, des centaines de lumières s'allument. Les premières notes de Petit papa Noël retentissent. C'est le signal que les enfants attendaient pour aller s'amuser et rendre visite à celui qui leur apportera leurs cadeaux! Bienvenue au pays du père Noël.

Le village des lutins

Dès leur entrée sur le site, les enfants sont intrigués par les maisonnettes de lutins. L'une est la reproduction en miniature d'une chaîne de restauration rapide, l'autre, d'un magasin général. Chacune d'entre elles met en scène des lutins. Les bouts de chou se plaisent à se coller le nez sur la fenêtre pour épier les petits personnages.

La glissade sur tube

Voilà l'une des activités populaires. Les enfants présents lors de notre passage ne se lassaient pas de glisser sur les gros tubes... parfois au grand dam de leurs parents qui devaient non seulement les aider à remonter les marches, mais aussi transporter la chambre à air.

Les biscuits de mère Noël

Après avoir passé du temps à l'extérieur, la maison du père Noël devient un refuge chaud et accueillant. Dès que l'on passe la porte, on aperçoit mère Noël qui vend avec le sourire ses petits bonshommes de pain d'épices et autres douceurs.

Sur les genoux du père Noël

Le but ultime de cette escapade est évidemment d'aller s'asseoir sur les genoux du père Noël. Du haut de ses 2 ans, Mariko énumère les nombreux cadeaux qu'elle a sur sa liste tout en jurant avoir été sage toute l'année...

La balade en train

Si elle peut être agréable pour certains, la balade en train sur le site est loin d'être essentielle à la réussite de la visite. Le tour dure à peine quelques minutes, et il n'est pas inclus dans le prix d'entrée. Les parents doivent donc payer 3 $ par passager pour pouvoir monter à bord des wagons.

Les rennes

Les rennes étaient nouvellement arrivés dans leur enclos lors de notre visite. Les bêtes étaient donc un peu timides. Avec de la chance, vous aurez certainement l'occasion de les voir de plus près.

Combien ça coûte?

Adultes: 10 $

Enfants âgés entre 2 et 11 ans: 6 $

lamaisonduperenoel.com

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

L'hiver à Val-Jalbert

Val-Jalbert a été ce que l'on pourrait appeler un village éphémère. Grouillant de vie entre 1901 et 1927 grâce à son usine de pâtes et papiers, l'endroit a ensuite abandonné lorsque le moulin a cessé ses activités. Classé aujourd'hui site historique, le village reçoit son lot de visiteurs en été. Or, depuis l'an dernier, il est aussi possible de l'arpenter en hiver.

Sous son épais manteau de neige, Val-Jalbert revêt en hiver des airs presque fantomatiques. Dès les premiers pas sur la croûte gelée, on saisit l'essence même de ce qu'est un village abandonné. Seul le bruit de la chute brise le silence ambiant comme pour rappeler qu'il y a déjà eu de la vie dans le coin.

D'ailleurs, contrairement à l'été où l'endroit est fort animé, lorsque l'on arrive sur place en hiver, il ne semble pas y avoir âme qui vive. Et pourtant, dans un poste d'accueil, l'équipe de Louise Gagnon, présidente du Club de plein air de Roberval, est là pour accueillir les randonneurs. C'est son organisation qui s'occupe du village en hiver ainsi que des nombreux sentiers aux alentours. En ski de fond, en raquette ou à pied, les visiteurs peuvent partir à la découverte du village de la façon qui leur convient. Du stationnement, il est bien difficile de croire que le sentier se situant de l'autre côté de la clôture nous mènera à un village.

Et pourtant, en gravissant la côte, on aperçoit un imposant bâtiment de bois orné d'un clocher. Il s'agit du couvent-école, lieu d'enseignement du village. Un peu plus loin, il y a l'étal de boucherie et le magasin général. La visite se poursuit en arpentant les rues où l'on peut apercevoir d'anciennes maisons autrefois habitées par les ouvriers ainsi que la demeure du contremaître, plus spacieuse et ayant une vue dégagée sur l'usine.

La randonnée culmine lorsque l'on atteint l'ancien moulin et la chute, celle qui est à l'origine même du village. Elle permettait de transporter les billots de bois et générait l'énergie nécessaire au fonctionnement des turbines.

Bien qu'il n'y ait pas de guides sur le site en hiver, les panneaux explicatifs permettent aux visiteurs de comprendre l'histoire fascinante du village. Après cette randonnée dans le passé, il est possible de retourner au poste d'accueil pour se réchauffer avec un chocolat chaud. Les visiteurs peuvent aussi apporter leur lunch et croquer dans leur sandwich, installés à l'une des petites tables. De quoi se récompenser un peu après une marche dans la tranquillité hivernale d'un village fantôme.

Prix d'entrée en hiver

Ski de fond: 7 $ (adultes), gratuit pour les enfants âgés de 12 ans et moins

Raquette: 4 $ (adultes), gratuit pour les enfants âgés de 12 ans et moins

Marche: 4 $ (adultes), gratuit pour les enfants âgés de 12 ans et moins

https://www.facebook.com/Club-Plein-Air-de-Roberval-113438768725083/

http://www.valjalbert.com/fr/accueil

Où casser la croûte?

Ceux qui n'ont pas apporté leur lunch et qui souhaitent se sustenter après la randonnée peuvent se rendre Chez Perron, restaurant de la célèbre fromagerie du même nom, situé à une vingtaine de kilomètres de Val-Jalbert. Au menu, on retrouve évidemment de la poutine, mais également plusieurs mets préparés avec le fromage fabriqué par l'entreprise.

http://www.fromagerieperron.com/restaurant/

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

L'ancien moulin et la chute qui a donné naissance au village.