Le réalisateur Sébastien Pilote est bien enraciné au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qu'il n'a quitté que «périodiquement» depuis qu'il y est né. Le réalisateur des films Le vendeur et Le démantèlement est également membre fondateur du festival Regard sur le court métrage, qui se tient chaque hiver à Saguenay. Une ville qui, malgré les changements toponymiques, restera toujours Chicoutimi au coeur du réalisateur!

Pourquoi avez-vous décidé de rester à Chicoutimi?

C'est mon port d'attache. C'est pour des raisons personnelles, mais aussi parce que j'aime l'idée que, dans le cadre de mon travail de cinéaste, ça me permette d'avoir un point de vue différent sur le territoire. On est plus limités, mais j'essaie de voir ce problème comme un avantage. Ça me permet de rester concentré sur l'essentiel pour moi, qui est le cinéma. Je pense qu'aujourd'hui, avec les moyens techniques qu'on a, on peut travailler de n'importe où.

Le plus bel endroit pour profiter du lac?

C'est clairement le parc national de la Pointe-Taillon. Ça nous appartient à tous, donc on n'a pas besoin d'être propriétaire pour être sur le bord de l'eau. Je trouve que c'est un endroit génial pour faire du camping. Il faut se déplacer à vélo. Je le fréquente et je le conseille toujours à mes amis quand ils viennent ici. La rivière Péribonka a tout traîné le sable dans cette région, la qualité du sable est belle, la végétation aussi, c'est super intéressant.

Le plus bel endroit pour profiter de la rivière Saguenay?

Pour moi, le Saguenay, c'est vraiment le fjord. Je pense que les gens doivent le découvrir. Le secret le mieux gardé - que je devrais peut-être garder pour moi -, c'est le bas de la falaise où se trouvait l'ancien village de Saint-Étienne (à Petit-Saguenay). Il est disparu dans un feu en 1900. C'est comme un microclimat, on a l'impression d'arriver dans une île des Bermudes! C'est un des rares endroits sur le bord du Saguenay où on peut se baigner, il y a une plage et, à marée basse, il y a près d'un kilomètre de boue et de sable. C'est magnifique. Il y a très peu de gens, si on considère la beauté de la place. Il y a deux chalets que l'on peut louer sur le bord de la plage, ils sont gérés par Village-Vacances Petit-Saguenay.

Un film tourné dans la région qu'on doit voir?

Le court métrage Bleu Tonnerre de Jean-Marc E. Roy et Philippe David Gagné. Il était à la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes et il a été tourné entièrement à La Baie. C'est un film chanté, à la manière de Jacques Demy, avec Dany Placard dans le rôle principal. C'est étonnant que ça fonctionne. Ce n'était pas évident et ils ont relevé le défi de faire ça. C'est un film charmant.

Qui aimeriez-vous nous faire découvrir dans la région?

L'artiste originaire de La Baie, qui y vit toujours, Jean-Jules Soucy. Il a entre autres fait le tour du Canada en vélo stationnaire! J'aime son humour et sa poésie, c'est un artiste et un personnage à découvrir. C'est un artiste visuel, qui a fait l'oeuvre Tapis stressé à partir de milliers de pintes de lait qui avaient été données par les gens de La Baie. C'est un artiste très ancré dans sa communauté. Un film de l'ONF, L'art n'est point sans Soucy, est consacré à ce magnifique personnage.

On est à Chicoutimi. Où aller pour boire un verre?

Le Bar à Pitons, qui fait référence aux pitons qu'on distribuait à la place de l'argent dans les compagnies. Les gens ne pouvaient acheter que dans les magasins de la compagnie. C'est le bar du sous-sol de l'auberge de jeunesse. C'est super sympathique et on peut y entendre des musiciens incroyables, il y a des soirées scotch et blues. Une bien belle place. J'aime aussi le Sous-Bois, qui est au sous-sol du café Cambio. C'est une petite salle de spectacles, où on peut boire des bourbons et des whiskys. Ils ont un vrai bon barman. Ce sont deux sous-sols, mais comme disait Luis Buñuel, un vrai bar, c'est un endroit sombre, dans un sous-sol idéalement!

Où peut-on bien manger à Chicoutimi?

Pour les sushis, je vais au Temaki. Le Merlin a une bonne cuisine et une belle sélection de vins en importation privée. Il y a aussi La Cuisine ainsi que Bistro D de la rue Racine, qui vient tout juste d'ouvrir ses portes.