Le printemps n'a pas été très clément et, de ce fait, la saison du camping est lente à démarrer. N'empêche, Camping Québec est optimiste pour l'été à venir, d'autant plus que les chiffres dévoilés en mai par Tourisme Québec démontrent une légère augmentation de la fréquentation des terrains de camping en province, surtout chez les saisonniers. Tour d'horizon.

D'occasionnels à saisonniers

Les campeurs ont été plus nombreux à s'installer pour la saison complète en 2017, révèlent les données compilées par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) et Tourisme Québec. L'augmentation est subtile; le taux d'occupation moyen des terrains réservés aux saisonniers a augmenté d'à peine 0,5 %. N'empêche, la tendance est à la hausse depuis quelques années, observe Camping Québec.

«Il y a beaucoup de saisonniers qui sont d'anciens voyageurs qui décident de s'installer sur un terrain en permanence. Il y en a qui ont des petits-enfants et qui veulent être posés pour se faire visiter. D'autres sont tombés amoureux d'un terrain et décident de s'installer là. Ça remplace aussi beaucoup le chalet, qui est de plus en plus difficile à acheter», explique Louis Jean, conseiller et chargé de projet chez Camping Québec.

Fréquentation stable

La saison dernière, la fréquentation des terrains de camping a connu de légères fluctuations. Québec, Charlevoix, Chaudière-Appalaches, la Mauricie, la Baie-James et le Centre-du-Québec ont connu une baisse d'achalandage moyenne de 1,7 %. Par contre, le taux de fréquentation a augmenté dans 12 des 18 régions touristiques, notamment de 18,6 % en Abitibi-Témiscamingue. «Les services sont de plus en plus nombreux sur les terrains, la température a été favorable, nous avons des événements qui attirent de plus en plus de gens. Il y en a aussi plusieurs qui arrêtent dans nos campings parce qu'ils traversent le Canada et qu'on est sur la Transcanadienne. Et il faut dire que la perception de la région change et est de plus en plus positive», remarque Anne-Marie Belzile, responsable des relations de presse de Tourisme Abitibi-Témiscamingue. M. Jean relève toutefois que l'offre étant plus restreinte dans certaines régions, les fluctuations y apparaissent beaucoup plus importantes.

Le glamping a la cote

Que ce soit des tentes Huttopia, des yourtes, des cabines, des tentes tout équipées... on l'appelle le prêt-à-camper, et il a la cote. Pour répondre à la demande grandissante de la clientèle pour le glamping, les terrains du Québec ont ajouté environ 200 unités l'an dernier seulement. Une augmentation «assez significative», remarque M. Jean, de Camping Québec, qui explique que le phénomène s'observe partout en Amérique du Nord. «La clientèle type de cette offre, c'est les jeunes familles. Soit elles ne sont pas encore équipées, mais elles aiment le camping ou elles veulent l'essayer, ou encore elles vont visiter des amis ou de la famille qui, eux, ont leur équipement. C'est aussi des couples plus âgés qui ne veulent plus s'embarquer dans l'achat d'un véhicule récréatif, mais qui aiment l'ambiance d'un terrain de camping», décortique M. Jean.

Sur une lancée

Les chiffres dévoilés par Tourisme Québec n'ont «rien de surprenant», admet M. Jean, et la saison à venir s'annonce tout aussi stable: «ni miraculeuse ni catastrophique». Les Québécois - principale clientèle des campings de la province -  sont fidèles à leurs escapades en nature ou à leur communauté de saisonniers, et «l'activité ne meurt pas en popularité». «Tant que les campings et l'industrie s'ajustent et suivent l'évolution de la société, on va rester un secteur en santé», estime M. Jean, en donnant l'exemple de ceux qui ont embarqué dans le virage technologique en offrant le WiFi ou de ceux qui répondent à la demande croissante du glamping en ajoutant des sites de prêt-à-camper.

En chiffres

- 892 terrains de camping au Québec

- 1,1 milliard de dollars en retombées économiques

- 13 500 emplois

- 1,6 million de campeurs

- 8 % de campeurs étrangers

Photo Olivier Jean, Archives La Presse

Que ce soit des tentes Huttopia, des yourtes, des cabines, des tentes tout équipées... on l'appelle le prêt-à-camper, et il a la cote.