Montréal fêtera l'an prochain son 375e anniversaire et pour le souligner, une série d'initiatives ont été lancées dans le Vieux-Montréal, où la ville a été fondée. Bien sûr, à des mois de la fête, tout n'est pas encore prêt. Mais il y aura déjà du neuf cet été dans le Vieux...dont un hôtel-boutique.

Un hôtel-boutique sur la place Jacques-Cartier

Un hôtel-boutique élira bientôt domicile entre les auvents jaunes et bleus des restaurants de la place Jacques-Cartier et les nombreux kiosques des caricaturistes.

Caché rue Saint-Vincent, l'édifice a été construit en 1773. Curieusement, il contribuera, plus de 200 ans plus tard, au renouveau du Vieux-Montréal, et plus spécifiquement de la place Jacques-Cartier.

À partir du 1er juillet, ce bâtiment qui servait à l'origine d'entrepôt commercial et qui a été, par la suite, restaurant et maison de tourisme deviendra le William Gray, un hôtel-boutique de 127 chambres avec un restaurant donnant sur la célèbre place. Coût du projet : plus de 40 millions. En plus de l'ancienne maison Edward-William-Gray, cette initiative du Groupe Antonopoulos incorpore la maison Cherrier, située tout juste à côté.

« On voyait là du potentiel, affirme Dimitri Antonopoulos, vice-président marketing et responsable du développement des nouveaux projets pour le Groupe, propriétaire notamment des hôtels Nelligan et Place d'Armes et de l'Auberge du Vieux-Port.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L'offre d'hébergement comprend des chambres dont le prix variera entre 350 et 2000$ la nuitée.

M. Antonopoulos admet du même souffle que certains restaurants de la place Jacques-Cartier sont de véritables « attrape-touristes ».

En plus de contribuer à diversifier l'offre d'hébergement avec des chambres dont le prix variera entre 350 et 2000 $ la nuitée, M. Antonopoulos souhaite mettre en valeur des produits montréalais. Ainsi, une mini-succursale de la célèbre boutique de vêtements Off The Hook élira domicile au rez-de-chaussée du Willam Gray. Le Café Olimpico - populaire établissement du Mile End - y installera aussi ses machines à expresso. Les clients pourront siroter leur café à l'intérieur ou, pendant les jours ensoleillés, sur des bancs disposés à l'extérieur. 

Un hôtel «montréalais»

Conscient que l'établissement attirera son lot de touristes, Dimitri Antonopoulos souhaite que les Montréalais se l'approprient aussi, en allant notamment s'attabler au restaurant de l'hôtel, le Maggie Oakes, nom de l'épouse d'Edward William Gray. En cuisine, Derek Bocking sera aux commandes. Ancien participant à l'émission Top Chef Canada en 2011, il a notamment porté la toque au restaurant Icône, qui a depuis fermé ses portes. Les plats qui sortiront de la cuisine seront essentiellement composés de poissons et de grillades avec un grand choix de légumes. On servira également du boeuf vieilli sur place. Le Maggie Oakes ouvrira ses portes dès le 9 juin.

Une terrasse située sur le toit de l'édifice de huit étages, offrant une vue panoramique sur le Vieux-Port, sera également accessible à tous. M. Antonopoulos espère ainsi que son hôtel, dont l'entrée principale est située rue Saint-Vincent, attirera les gens sur cette artère un peu oubliée.

Plus de joueurs, plus de clients

L'ouverture cet été du William Gray, un nouvel hôtel-boutique, et de son restaurant qui aura pignon sur la place Jacques-Cartier est plutôt vue d'un bon oeil par les commerçants du coin, selon les propos recueillis par La Presse.

Entre les restaurants de cuisine thaïlandaise rapide et les bistros spécialisés dans les fruits de mer, le Maggie Oakes devrait faire aisément sa place, estiment les commerçants de la place Jacques-Cartier. « Je trouve que c'est une belle nouvelle, affirme Laurent Luksenberg, gérant du restaurant Le St-Amable, situé tout près du futur hôtel. Un secteur sans compétition, c'est un secteur qui n'est pas achalandé. »

Le fait de redonner vie à un édifice désaffecté en y aménageant un hôtel ne peut être que bénéfique pour l'image du Vieux-Montréal, croit-il également. Et les clients qui séjourneront là-bas finiront inévitablement par venir déambuler sur la place et s'asseoir à l'une des nombreuses terrasses. C'est du moins ce qu'il souhaite. 

Juste en face, au Jardin Nelson, le directeur général, Jean-Marc Lavoie, croit pour sa part que l'ouverture de l'hôtel - qui attirera son lot de touristes - permettra de prolonger la saison sur une place souvent abandonnée à la fin de l'automne, et surtout en hiver. L'établissement, qui compte 500 places, dont 400 à l'extérieur, est généralement ouvert de la mi-avril jusqu'à l'Action de grâce, comme plusieurs commerces des environs. « L'hiver, c'est un peu désert », admet-il.

Des terrasses toujours contestées

Alors que la majorité des restaurateurs saluent l'arrivée du William Gray, leur optimisme s'envole en fumée quand il est question du projet de la Ville de Montréal de déplacer en 2017 les terrasses au centre de la place, afin de mettre en valeur les façades des édifices patrimoniaux.

Bien que la nouvelle ait été annoncée en janvier, les commerçants ne l'ont visiblement pas encore digérée. Ils affirment que cette configuration compliquera la tâche des serveurs, qui devront traverser plusieurs mètres les bras chargés d'assiettes.

Le projet de 5 millions sera réalisé dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal. « On réinstalle la place pour les 25 prochaines années », se réjouit quant à lui Mario Lafrance, de la SDC.

D'autres nouveautés

Beaucoup de projets et de nouvelles initiatives sont à prévoir en 2017 pour les fêtes du 375e anniversaire de Montréal. Voici les nouveautés dont pourront profiter les visiteurs dès cet été.

Cité Mémoire



Grâce à des images interactives de plus d'une dizaine de mètres projetées tous les soirs sur des murs d'édifices du Vieux-Montréal ou encore sur des arbres, les visiteurs peuvent en apprendre davantage sur des événements et des personnages qui ont marqué l'histoire de Montréal. Il est même possible de télécharger une application pour tablette ou téléphone intelligent afin de situer les différents lieux sur une carte. De cette façon, on a droit à un complément d'information à propos de l'image interactive qu'on a devant les yeux. Depuis le 18 mai, le public peut donc effectuer un parcours composé de 19 tableaux. Ce projet multimédia d'un total de 24 stations - dont les images sont l'oeuvre de Michel Lemieux et Victor Pilon, avec des textes signés par le dramaturge Michel Marc Bouchard - sera terminé en 2017.

Le marché des éclusiers



Promouvoir des produits québécois par l'entremise de producteurs, commerçants et petites entreprises d'ici : voilà l'objectif du tout nouveau marché des Éclusiers, ouvert depuis le 1er mai au coin des rues McGill et de la Commune. L'idée est aussi de permettre aux éleveurs et aux agriculteurs de s'entretenir directement avec le consommateur. Casse-croûte (Vin RX), viande (Boucherie Lawrence), pain (La Petite Boulangerie) ne sont que quelques exemples de l'offre alimentaire du marché. Ouvert tous les jours.

Apéro classique sur la place d'Armes



Les habitués de la place d'Armes savent que, pendant l'été, les midis de semaine, des musiciens font de l'animation pendant que les gens mordent dans leur sandwich. Cette année, en juillet et août, les passants auront aussi droit à des concerts de musique classique de 16 h à 18 h, tous les samedis et dimanches.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS GRATTON, FOURNIE PAR MONTRÉAL EN HISTOIRES

Grâce à des images interactives de Cité mémoire de plus d'une dizaine de mètres projetées tous les soirs sur des murs d'édifices du Vieux-Montréal ou encore sur des arbres, les visiteurs peuvent en apprendre davantage sur des événements et des personnages qui ont marqué l'histoire de Montréal.