Pas besoin daller à Hawaii, ni au Costa Rica ou en Californie pour exercer des positions de yoga sur une planche de surf. Dans une baie tranquille du fleuve Saint-Laurent à LaSalle, quelques amateurs de sports d'eau et de relaxation se réunissent pour pratiquer des saluts au soleil ou des demi-chandelles. L'activité est ouverte à tous les adeptes de sports et de nouvelles tendances.
L'entreprise Kayak sans frontières offrait déjà des leçons de kayak, de surf et de Stand Up Paddle. L'année dernière, son propriétaire Hugo Lavictoire a eu l'idée d'ajouter le yoga à sa carte de cours. «J'initiais ma belle-mère et ma blonde au Stand Up Paddle. Ma belle-mère, qui pratiquait le yoga depuis de nombreuses années, s'est soudainement penchée sur sa planche et s'est mise en position de chien tête en bas.»
Sur-le-champ, M. Lavictoire y a vu un potentiel et a pris contact avec des institutrices de yoga pour les convaincre de donner leurs cours sur l'eau.
Pour que l'idée soit réalisable et que les participants puissent tenir leur équilibre, les cours de yoga sont donnés sur des planches de Stand Up Paddle (SUP), plus longues et plus larges que les planches de surf traditionnelles. Pour se déplacer, les amateurs sont équipés d'une longue rame. Mais avant d'entamer des positions sur une jambe ou la tête à l'envers, les yogis reçoivent tous un cours d'initiation au SUP. Et c'est à ce moment que M.Lavictoire crie: «Si vous ne voulez pas vous mouiller, vous n'aviez qu'à faire de la danse sociale!»
Se déplacer sans tomber dans l'eau n'est pas si pénible, comme le confirment la dizaine de participants. «C'est plus facile que je l'avais cru. C'est très cool, très relax. Et même quand on tombe, c'est plaisant parce que l'eau est chaude», raconte Alex Grondin. Sa conjointe et lui, amateurs de kite surf et de yoga en plein air, étaient ravis à leur sortie de l'eau.
Ambiance zen
Une fois l'initiation à la planche derrière eux, Marie-Ève Bertrand, fondatrice de l'entreprise Pop Yoga, prend le relais. Les yogis-surfeurs fixent leur planche sur de petites bouées près de l'instructrice. Elle décortique la posture de la salutation au soleil. Au troisième cours, elle enchaîne les mouvements et au quatrième, elle incorpore des postures plus avancées. Et pour ajouter un peu de piquant à l'activité, une partie du cinquième cours se déroule en eaux vives, dans un secteur des rapides de Lachine. Comme le niveau de difficulté se relève d'un cours à l'autre, Mme Bertrand suggère aux participants débutants de s'inscrire à la session au complet. Les yogis intermédiaires ou avancés, eux, peuvent s'offrir les cours à la carte.
En dépit de ce qu'on pourrait croire, les novices ne tombent pas à l'eau si fréquemment. «C'est assez sporadique. Je dirais que ce sont les personnes qui font le plus de yoga qui tombent. Elles poussent plus pour atteindre une position parfaite, mais elles finissent par perdre l'équilibre», explique M. Lavictoire.
L'eau, le coucher du soleil sur le fleuve et le bruit des rapides de Lachine rendent vraiment l'ambiance zen. Le tout sous le regard des badauds intrigués par ces hurluberlus qui entremêlent les parties de leur corps avant de tomber à l'eau.
Pour ceux qui veulent maintenir la forme, KSF offre par ailleurs un cours de fitness sur planche de SUP. Les cours de yoga ou de fitness, d'une durée d'une heure, coûtent 25$ à la carte ou 139$ pour six leçons. La session se termine à la mi-septembre.