Des parasols plantés dans le sable blond, des enfants qui construisent des châteaux, des familles qui s'enduisent de crème solaire. La scène pourrait être croquée sur n'importe quelle plage pas trop loin de l'équateur. Sauf qu'on est au nord du 50e parallèle, à Sept-Îles, où la mer fait toujours partie du paysage.

L'équation Sept-Îles et plages ne vient pas naturellement à l'esprit de ceux qui n'ont jamais mis les pieds sur la Côte-Nord. Pourtant, la ville est ceinturée par des kilomètres de plage. À l'est du centre-ville, la lisière sablonneuse s'étend à perte de vue. Même chose à l'ouest. Le sable est fin et blond: de la matière première parfaite pour des châteaux... Et, bien sûr, ce ne sont pas des cocotiers qui bordent la mer, mais des bouleaux ou des épinettes.

L'eau? Oui, elle est froide; autour de 10°C. Rien pour empêcher les enfants de s'y tremper jusqu'au cou (et les adultes jusqu'aux genoux).

À marée basse, les plus petits pataugent sans risque dans la lagune qui se forme le long de la plage Monaghan, l'une des plus fréquentées de la ville. Lors des journées chaudes, les Septiliens s'y réunissent par dizaines pour profiter de l'air salin du golfe Saint-Laurent (tellement large, ici, qu'on dirait la mer). Le lieu est tout indiqué pour les longues promenades. Et même au plus fort de l'été, on peut aisément trouver un coin isolé pour dérouler sa serviette, voire planter sa tente pour une nuit au bruit des vagues. Tranquillité assurée. Aucun risque ici de se faire marcher sur les pieds...

Pour plus d'animation, il faut mettre le cap sur la promenade du Vieux-Quai. Le long trottoir bétonné qui borde la marina grouille de vie, surtout en soirée, lorsque le soleil décline. Les promeneurs sont nombreux à observer la baie dans le couchant. Le jour, les enfants s'amusent dans les jeux d'eau. Des artisans exposent leurs oeuvres dans de petites cabanes de bois. Sous le chapiteau jaune érigé dans le parc du Vieux-Quai, des spectacles gratuits sont présentés jusqu'à la mi-août.

Activité industrielle et beauté naturelle

Comme partout dans cette ville, les grandes industries font partie intégrante du décor. L'usine de la société minière IOC, plantée à l'entrée du secteur des plages, tranche dans le paysage maritime. De l'autre côté de la baie de Sept-Îles, sur la presqu'île Marconi, c'est la gigantesque aluminerie Alouette qui se dresse. L'été, on peut d'ailleurs visiter l'usine pour découvrir les différentes étapes de fabrication de l'aluminium.

Les croisières dans l'archipel de la baie (composé de six îles et d'un groupe d'îlots) permettent aussi de voguer entre activité industrielle et beauté naturelle. Deux entreprises proposent des excursions en mer à bord de canots pneumatiques; nous optons pour les Croisières du capitaine, qui proposent un départ à 7 h.

Premier arrêt de cette virée d'une durée d'une heure et demie: le port, plus important port minéralier en Amérique du Nord. Les cargos s'y succèdent à un rythme effréné; l'an dernier, ils ont chargé 22,8 millions de tonnes de minerai de fer. Lors de notre passage, un de ces poids lourds des mers remplissait ses cales de 175 000 tonnes de boulettes de fer. «Pour le remplir, il faut que les deux convoyeurs fonctionnent 48 heures, sans s'arrêter», explique notre capitaine, Robert Briand.

Plus loin, dans les eaux de l'île Grosse-Boule, une autre activité prend son essor: la culture des moules bleues par la ferme maricole Purmer. Pour l'instant, les moules sont en vente dans quelques poissonneries et restaurants locaux. L'entreprise familiale loue aussi un petit chalet et une yourte, installés directement sur cette île quasi déserte.

Dans l'île Corossol, ce sont les oiseaux qui volent la vedette. Dominée par un phare aujourd'hui désaffecté, l'île est un refuge pour petits pingouins, cormorans, eiders et goélands. Juste à côté, l'île Manowin se distingue par ses formations de calcaire, baptisées «cayes à chaux», qui cachent plusieurs fossiles.

De toutes les îles de l'archipel, seule Grande-Basque est aménagée pour accueillir les visiteurs. Onze kilomètres de sentiers de randonnée traversent l'île de part en part. Des activités d'interprétation sur la géologie, la biologie marine ou l'ornithologie sont offertes. On peut aussi y camper.

Ici aussi, la tranquillité est assurée...

> Info: www.tourismeseptiles.ca