Les belles conditions météo de l'été dernier ont eu des répercussions, et pas seulement sur la vente de climatiseurs. Les parcs nationaux du Québec ont aussi vu leur fréquentation grimper de façon significative.

La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) est toujours en train de compiler les statistiques de fréquentation pour l'été 2012. Toutefois, la directrice des ventes et des réservations, Paule Riverin, a noté une hausse du nombre de visiteurs tant dans les parcs nationaux que dans les réserves fauniques et les centres touristiques gérés par la SEPAQ. «Le beau temps de cet été nous a vraiment aidés, tant sur le plan de la fréquentation des parcs que pour le nombre de nuitées de camping. Le parc de la Chute-Montmorency et l'Aquarium du Québec ont aussi enregistré de fortes hausses.»

En effet, l'Aquarium, qui a inauguré en mai dernier un nouveau pavillon, a connu un été record, avec plus de 200 000 visiteurs. Une augmentation de 23% par rapport à l'an dernier.

«Le parc national du Mont-Mégantic, avec l'Astrolab et son nouveau secteur de Franceville, a été très populaire. Le parc de la Jacques-Cartier aussi, tous comme les deux parcs charlevoisiens. Toutefois, tous nos établissements en Gaspésie ont souffert. Après vérification auprès des autres intervenants de la région, la baisse semble être assez généralisée pour toute la péninsule. Beaucoup de Québécois ont choisi de passer leurs vacances dans le Sud.»

La force du dollar canadien et le prix élevé de l'essence pourraient en effet avoir influencé le choix de destination pour les vacanciers québécois.

Le portrait est plus réjouissant pour les différentes réserves fauniques offrant des séjours de pêche. Cette année, la SEPAQ a changé sa façon d'attribuer les emplacements de pêche en abolissant son système de tirage au sort et en offrant des formules de séjour plus flexibles. La décision a payé, puisque la SEPAQ a accueilli plus de pêcheurs que l'été précédent.

Le prêt-à-camper en hausse

En matière d'hébergement, la popularité du prêt-à-camper ne s'est pas démentie. Avec 304 tentes Huttopia et Hekipia sur son territoire, la SEPAQ a eu peine à fournir à la demande. «Le prêt-à-camper plaît aux jeunes familles pour des raisons pratiques, dit Paule Riverin. Pas besoin de s'encombrer de trop de matériel. Il suffit de prendre les sacs de couchage et la nourriture. Les plus de 50 ans sont aussi friands de ce service: ils redécouvrent les joies du camping, qu'ils avaient abandonné, car ils ne voulaient plus coucher par terre.»

D'autres tentes vont donc s'ajouter au réseau pour l'été 2013. Idem pour le chalet Modik, testé l'été dernier à la réserve faunique de Portneuf. Ce petit chalet de bois pouvant accueillir un maximum de quatre personnes a été très apprécié de la clientèle. «On avait une forte demande pour de plus petits chalets, loués à des prix plus abordables. Dès l'hiver prochain, de nouveaux chalets pour quatre personnes - semblables au chalet Modik, mais baptisés chalets Nature - seront offerts en location aux parcs nationaux du Mont-Orford, de la Yamaska, des Monts-Valins et du Mont-Tremblant.»

Touristes étrangers et grands espaces

La hausse de fréquentation des parcs nationaux du Québec, ainsi que la popularité des activités de plein air, s'inscrit dans une tendance observée partout dans le monde. «Le tourisme d'aventure et de plein air se démocratise depuis une vingtaine d'années, explique Claudine Barry, analyste au Réseau de veille de la chaire de tourisme Transat ESG-UQAM. Et le Québec table beaucoup sur son offre de plein air pour attirer les touristes étrangers.»

La stratégie est gagnante, si on se fie aux données 2011 de Statistique Canada. «Ces chiffres révèlent que les touristes outre-mer qui viennent au Québec sont très portés à visiter les parcs du Québec. Plus encore que les touristes américains», dit Mme Barry. En effet, 48% des visites touristiques réalisées au Québec en 2011 par des touristes d'outre-mer comprenaient la visite d'un parc national (contre 20% pour les touristes américains). De plus, 26% de ces touristes hors continent ont profité de leur séjour au Québec pour pratiquer une activité sportive ou de plein air.

À la SEPAQ, on indique que les établissements les plus prisés par les touristes d'outre-mer - dont une forte proportion de Français - sont le parc de la Chute-Montmorency, les parcs de la Gaspésie et ceux du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Qu'y font-ils? «Selon Statistique Canada, les touristes d'outre-mer visitent principalement les parcs pour pratiquer l'observation de la faune», explique Claudine Barry. Les activités nautiques, comme la voile ou le canot, intéressent 9% de ces touristes, la pêche, 3%, et le ski ou la planche à neige, 2%.