Île de Tahiti-Nui : le thon à l’honneur
Mieux vaut se lever tôt le dimanche pour apprécier le marché de Papeete, plus grouillant de vie qu’en semaine. On y vend une incroyable variété de fruits tropicaux et de poissons, mais le thon rouge est le roi des étals. Son prix très abordable en fera vite le seigneur de votre table, si vous disposez d’un logement avec une cuisine ou un barbecue.
Il est facile en une journée de faire le tour de l’île, riche en plages et en nature exubérante. Sur la côte ouest, l’arrêt pour le lunch s’impose en bord de plage de Papara où se côtoient surfeurs et petites familles. Le Snack Taharu’u Beach est bien connu des habitués. On y déguste de savoureux poissons frais pêchés, dont le préféré des Tahitiens : le saumon des Dieux, à la chair rose.
Un saut à Tahiti-Iti : châtaignes et surf
Entre les kilomètres 55 et 60 de la route littorale de Tahiti-Nui, rejoignez la presqu’île de Tahiti-Iti, sauvage à souhait. La route de gauche conduit au village reculé de Tautira. À l’entrée, une femme vend aux passants le contenu de son autocuiseur : quelques bouchées d’amande bouillie de mape, châtaigner polynésien à la chair pâteuse et doucereuse.
Côté ouest de la presqu’île, on atteint de belles plages, mais surtout Teahupoo, village surtout connu pour sa vague tubulaire de réputation internationale qui attire les surfeurs.
De retour sur Tahiti-Nui, la Fromagère de Tahiti vend à Taravao les seuls fromages de l’île, dont le Saint-Tahitien, affiné au rhum blanc, la Tomme du Vent au poivre de papaye ou aux baies roses des Marquises, et un fromage frais au confit de pamplemousse !
Par la côte est de Tahiti-Nui, après des arrêts « obligatoires » au Trou du Souffleur et aux Trois Cascades de Faarumai, il ne sera pas très difficile de dénicher un restaurant servant des chevrettes, crevettes d’eau douce pêchées la nuit en rivière.
Atoll de Rangiroa : festin en plein air
En avion depuis Tahiti, on voit bien l’atoll qui s’étire en forme d’anneau sur 80 km, avec 240 motus (îlots de sable corallien) entourant un lagon bleu de quelque 1500 km2, soit le plus grand de l’archipel des Tuamotu… et du monde ! Il dévoile ses sables roses en excursion nautique à partir de l’île principale. Dans l’eau claire évoluent de gentils requins à pointe noire qui s’approchent facilement en plongeant en apnée.
Le débarquement sur un îlot de sable rose est suivi d’une marche dans l’eau jusqu’à une autre île, inapprochable en bateau. Là est servi un « pique-nique » polynésien. En apéritif, la noix de coco fraîchement coupée est suivie d’un pain coco qu’on tartine d’un délicat « foie gras de la mer », substance intérieure de crabe de cocotier. Sur le barbecue cuisent des grillades de poulet, tandis que circulent une appétissante salade de thon cru au lait de coco et un grand plat de pattes et pinces de crabe.
Un autre jour, on repartira en bateau pour rejoindre l’île aux Récifs qui doit son nom à une barrière de vieux coraux émergeant des eaux cristallines. Il fera bon nager dans les piscines naturelles qui se sont formées au creux de ces amas coralliens. On dressera encore la table sur un îlot pour un autre repas à saveurs de la mer, mais c’est aux bâtonnets de cœurs de palmier fraîchement coupés, à même de jeunes arbres, que reviendra le prix du jour ! À des lieues des cœurs de palmier en boîte, ceux-là sont croquants à souhait, révélant un goût légèrement sucré.
Boire du vin de corail
Improbable, mais vrai : sur l’un des multiples motus de Rangiroa poussent des vignes. À l’heure de l’apéritif dans l’île principale, la Cave de Rangiroa offre une dégustation de « vins de Tahiti » uniques au monde. Les ceps de vignes croissent en effet sur le sol corallien du motu depuis près de 30 ans. À la cave, on goûte avec délice plusieurs vins blancs, rouges et rosés de cépages carignan, muscat, grenache et italia. L’instant est précieux quand on sait que la quasi-totalité de la production (40 000 litres par an) n’est pas vendue hors Polynésie.
Îles de Moorea et de Tahaa : paradis des fruits tropicaux
L’île la plus proche de Tahiti attire les amateurs de plages et de plongée. Au centre de l’île, montagneux, une route mène à un splendide belvédère dominant la vallée d’Opunohu et ses champs fruitiers.
La visite du lycée agricole de Moorea offre un bel aperçu des cultures d’ananas, de pamplemousses, de papayes et de citrons, fruits polynésiens parmi les plus succulents. Quoi de mieux que de les manger sur place, à la boutique ? À vous les bons jus frais, laits frappés et crèmes glacées, plus quelques confitures à emporter.
Facile d’accès en navette maritime, la tranquille île de Tahaa est surnommée « l’île vanille ». Si le lagon est renommé pour la culture des perles noires, les terres le sont tout autant pour celle de la vanille. En excursion guidée avec Vanilla Tours, de juillet à septembre, on visite une plantation de vanilliers en pleine floraison. Leurs orchidées produisent les fameuses gousses qui, après de longs séchage et maturation, révèlent tout le potentiel aromatique de la vanille de Tahiti.
Île de Bora-Bora : du poulet Fafa aux firi firi
Si Bora-Bora fait rêver par son alignement de motus aux luxueux bungalows sur pilotis surplombant un superbe lagon, nul besoin de dépenser une fortune pour l’apprécier. Rendez-vous dans l’île elle-même, au relief dominé par le mont Otemanu.
Le tour de l’île, sur 32 kilomètres, se fait bien en vélo ou en scooter. Une kyrielle de restaurants y donnent l’occasion de goûter ou regoûter à des spécialités polynésiennes comme le poisson cru à la tahitienne, le poulet Fafa (mariné au lait de coco, avec des épinards), le sandwich de pain de coco au porc et les firi firi (beignets au lait de coco). En logeant dans une pension avec cuisine, il est aussi aisé de se procurer à peu de frais quelques beaux filets de thon auprès d’un pêcheur local et de les cuire à sa guise.