(Nouvelle-Zélande) Ah ! Les Alpes ! Des sommets impressionnants, des torrents impétueux, des vallées apaisantes. C’est le royaume de l’alpinisme, mais aussi de la randonnée pédestre et du vélo de montagne. Des villages pittoresques permettent de les apprécier à leur juste mesure, comme Wanaka et Mount Cook Village. Oui, on parle ici des Alpes du Sud, situées sur l’île du Sud, en Nouvelle-Zélande.

Les alpinistes du monde entier viennent ici se mesurer à des sommets mythiques comme le mont Cook (Aoraki en langue maorie). Mais voilà, les conditions ne sont pas toujours propices : tempêtes, grands vents, dangers d’avalanche. Particulièrement en ce début de printemps austral, à la fin de novembre, alors que j’y atterris. En attendant le bon moment, comme bien des alpinistes, je me tourne vers Mount Cook Village et Wanaka pour garder la forme et le moral.

PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

On trouve de très jolis sentiers de randonnée dans le parc national Aoraki/Mount Cook.

Une petite visite au centre des visiteurs du parc national Aoraki/Mount Cook s’impose pour, d’abord, s’informer sur la géologie, la faune, la flore et l’histoire de l’alpinisme dans la région. Puis, pour jaser avec les sympathiques employés, question de faire un choix parmi les nombreux sentiers de randonnée du parc.

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Le lac et le glacier Hooker sous le sommet du mont Cook/Aoraki

J’opte pour le sentier le plus populaire, celui qui rejoint le lac Hooker. C’est une randonnée accessible à tous : elle présente très peu de dénivelé, mais demeure intéressante grâce à une série de ponts suspendus. L’arrivée au lac Hooker ne déçoit pas les visiteurs malgré le temps un peu chagrin. Le glacier Hooker y a déversé de jolis petits icebergs alors que les nuages commencent à s’écarter, laissant voir le mont Aoraki, couvert de neige.

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Du belvédère de Sealy Tarns, dans le parc national Aoraki/Mont Cook, on peut admirer sommets enneigés, lacs glaciaires et moraines.

Des fourmis dans les jambes

Le lendemain, la météo s’améliore, j’ai des fourmis dans les jambes. Je m’attaque donc au sentier Sealy Tarns (un tarn est un petit lac de montagne). Pour atteindre le belvédère, qui offre une vue en plongée sur les glaciers et les moraines, il faut monter 2200 marches. Je ne les compte pas, je me fie au chiffre avancé par le parc national. Mes jambes fatiguées me confirment que ça devrait être à peu près ça.

En après-midi, je retrouve l’énergie nécessaire pour une autre montée énergique vers Red Tarns.

Tout en haut, sur le banc qui fait face à la vallée, un jeune couple s’embrasse. En me voyant arriver, le jeune homme m’explique qu’il vient tout juste de demander sa belle en mariage. Elle a dit oui !

Les dangers d’avalanche sont encore trop élevés en altitude. J’examine mes options. Je pourrais louer un vélo pour aller visiter l’autre grande vallée du parc, la vallée Tasman. Je pourrais également me joindre à une excursion en kayak sur le lac Tasman et m’approcher des petits icebergs qui voguent ici et là. Je pourrais aussi me payer un vol en hélicoptère au-dessus du glacier Tasman. Certains circuits, évidemment plus coûteux, comprennent un atterrissage sur le glacier et une petite promenade dans cet environnement inhabituel.

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Un groupe s’initie à l’escalade aux portes de Mount Cook Village.

Je décide plutôt de faire de l’escalade sur une très belle paroi tout près du village. Un petit groupe est aussi sur place dans le cadre d’une sortie d’initiation organisée par l’entreprise Alpine Guides (Aoraki), dont les bureaux sont situés en plein milieu du village.

En après-midi, je profite d’une météo un peu plus maussade pour visiter le centre alpin Sir Edmund Hillary, logé à l’hôtel Hermitage. C’est un petit musée qui porte sur la vie de sir Edmund Hillary, le premier homme à atteindre le sommet de l’Everest, ainsi que sur l’histoire de l’alpinisme et du tourisme dans la région du mont Aoraki. Le cinéma du centre offre une série de films sur ces sujets, de quoi se reposer après toutes ces randonnées. Il y a notamment un documentaire fascinant sur les opérations de recherche et sauvetage sur le mont Aoraki, de quoi nous rappeler que ce n’est vraiment pas une bonne idée d’aller se promener là-haut lorsque les conditions ne sont pas propices.

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En kayak, à proximité du fameux « arbre de Wanaka »

Du bonheur… malgré les mauvaises conditions

Justement, les conditions ne s’améliorent pas. Mon guide me propose d’aller au village de Wanaka pour avoir accès à une nouvelle série d’activités de plein air.

La vedette, ici, c’est le lac Wanaka, dans lequel se reflètent des sommets enneigés. C’est encore le printemps, je n’ai pas encore le courage de me baigner dans ses eaux un peu frisquettes.

Par contre, je loue un kayak pour suivre les berges, dire bonjour aux cormorans et grèbes, puis visiter la petite île Ruby, où abondent les fleurs sauvages. Au retour, je passe à côté du fameux « arbre de Wanaka », un arbre bien tordu qui pousse dans l’eau, à proximité de la plage. Il s’est probablement retrouvé sur des centaines de milliers de comptes Instagram.

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La région de Wanaka se prête bien aux balades à vélo.

Les bras ont travaillé, c’est au tour des jambes. Je loue donc un vélo pour explorer les environs, en suivant d’abord les rives du lac Wanaka, puis celles de la rivière Clutha. C’est un joli sentier, d’abord large et bordé d’une masse de lupins roses, violets et mauves, puis étroit, alternant entre le bord de l’eau et des sections boisées.

Au retour, je me gâte en passant par la crèmerie Patagonia pour une sérieuse crème glacée au chocolat noir, un classique du coin.

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On ne peut pas parler de Nouvelle-Zélande sans parler de ses agneaux. Ceux-ci se promènent aux abords du sentier Roys Peak, près de Wanaka.

Il y a également de l’escalade de roche à faire près de Wanaka, mais il a plu pendant la nuit et les parois ne sont pas encore sèches. Nous optons donc pour la randonnée pédestre la plus populaire du coin, Roys Peak. Il ne faut pas la sous-estimer : le sentier fait 16 kilomètres, il a un dénivelé de 1300 m. Mais il ne faut pas non plus en avoir peur : le sentier est large et monte en longs lacets entre quelques vaches et agneaux mignons comme tout. Le sommet a une petite ambiance alpine et offre une vue spectaculaire... si les nuages se montrent coopératifs. Ce qui n’est pas totalement le cas cet après-midi.

Je connais une bonne façon de me consoler : finir la journée au Cinéma Paradiso. On y présente les dernières nouveautés dans de petites salles sympathiques équipées de sofas et de fauteuils. En payant sa place, il ne faut pas manquer de réserver un des gros biscuits que les employés font cuire pendant la première moitié du film. À l’entracte, le biscuit tout chaud, tout fumant, vous attend. C’est le bonheur.