L'Auberge Saint-Antoine, à Québec, a un nouveau directeur général, et non le moindre. Jean-Louis Souman a travaillé pendant 28 ans (dont une quinzaine à la direction) au chic hôtel Bristol, à Paris, un des palaces les plus réputés du monde. À peine arrivé à Québec, il y a un mois, il a eu plusieurs idées pour faire du Relais&Châteaux de la Vieille Capitale un lieu encore plus magique et prestigieux.

Pour M.Souman, il va sans dire que la réputation d'un hôtel passe beaucoup par celle de son restaurant. Celui du Bristol possédait trois macarons Michelin, rien de moins. La direction s'affaire donc à trouver un nouveau chef pour remplacer François Blais, parti du Panache en novembre 2010 pour travailler sur un «projet personnel» (un autre resto qui devrait ouvrir sous peu).

Pour l'instant, Jean-François Bédard, ancien sous-chef de M.Blais, et sa brigade tiennent le fort avec rigueur. Le nouveau directeur songe à aménager quelques tables dans le café Artéfact de l'hôtel, pour servir une cuisine plus informelle qui attirerait la clientèle pressée du midi. Et pourquoi ne pas aussi y servir le thé à l'anglaise?

«La volonté de la famille Price est de garder une stabilité, dit-il. Il y a une belle ambiance familiale ici. En termes de stratégie, il n'y a donc pas de changements à faire. Les chambres sont belles. Nous continuerons d'en redécorer quelques-unes chaque année. Le service y est déjà excellent. Ce sera donc une évolution et non une révolution.»

Cela dit, l'homme de 62 ans aimerait bien que les clients avec de jeunes enfants se sentent davantage bienvenus à l'Auberge. «Il faut mettre en place un petit programme pour les enfants. Les gens voyagent de plus en plus en famille. C'est dans l'air du temps dans le monde entier. Au Bristol, qui n'est pas a priori un hôtel familial, nous prenions soin des enfants. Nous leur faisions faire une chasse au trésor dans l'hôtel. Ils se promenaient partout et aboutissaient en pâtisserie, où on leur servait des petits gâteaux», se rappelle le directeur.

Si le Québec n'a pas de palaces, comme l'Europe, certains de ses hôtels n'en offrent pas moins la même qualité de service. Il cite le Ritz-Carlton, à Montréal, qui après les rénovations et l'ouverture du restaurant de Daniel Boulud, pourrait fort bien devenir un des grands hôtels du Canada. Mais, pour l'instant, l'homme discret aux 1000 contacts s'affaire à exploiter tout le potentiel de l'Auberge Saint-Antoine, déjà proclamé l'un des 10 meilleurs hôtels du Canada par le Condé Nast Traveler Magazine.