À 15 ans, Daniel Boucher fait un voyage qui change sa vie. Il ne va pas au bout du monde. Seulement au bout du Québec. En Gaspésie. Avec son père. À la découverte de ses racines. Un vrai trip.

«Ça a été un trip avec mon père. Il m'a amené chez eux. C'est un voyage qui a changé ma vie. Ça m'a vraiment marqué. Depuis, la Gaspésie est toujours restée en moi.»Le père du Chansonnier vient du village de Mont-Louis. Ses grands-parents aussi. Même ses arrière-grands-parents viennent de là. C'est dire. Ils avaient à l'époque une auberge. L'hôtel Drouin. C'est d'ailleurs dans l'auberge (aujourd'hui l'Auberge des Belles-Soeurs) que ses grands-parents se sont rencontrés. «Ma grand-mère s'occupait de l'hôtel. Est arrivé un voyageur, plus grand et plus smatte que les autres». Chaque fois qu'il raconte cette histoire, Daniel Boucher est ému.

Toujours est-il qu'il a fallu attendre la fin des années 90, et le festival de Petite Vallée en 1996, pour qu'il y remette enfin les pieds. Re-coup de foudre. Il contacte ses cousins. Retrip.

«Alors d'années en années, de fun en fun, j'ai fini par tomber sur un terrain à vendre. À Mont-Louis. Dans la montagne. En face de la mer. Je l'ai acheté et j'ai construit ma maison dessus.»

Y'a pire, disons.

«C'est une des plus belles places du monde. J'ai pas vu énormément de pays, mais ça ne peut pas être moins beau que la Corse, c'est pas vrai. Les montagnes, la mer, c'est un paysage incroyable.»

Paysage incroyable, donc, et peuple tout aussi incroyable, ajoute-t-il. «Il y a une espèce de bonté inconditionnelle chez le Gaspésien.»

Probablement à cause du temps. Intense. «Ici, quand il fait beau, il fait vraiment beau. Mais s'il fait pas beau, c'est vraiment pas beau. Ce qui fait que tu dois toujours être prêt. Faut pas être pris sans bois de chauffage, sans eau. Parce que s'il y a une tempête de neige, tu peux rester coincé.»

Du coup, les Gaspésiens sont particulièrement prévoyants. «Ça fait du monde toujours prêt, qui te laisseront jamais sur le bord de la route si t'es dans le trouble.»

Aujourd'hui, Daniel Boucher passe le plus de temps possible en Gaspésie. «C'est un de mes rêves de vivre là à temps plein.» Il marche dans le bois, lance des cailloux dans le fleuve avec son fils («Ça peut durer des heures, faut pas que tu sois pressé !»), bref, profite de la vie. Pour ceux qui aiment la montagne, «c'est la place», dit-il, en évoquant le «paradis des motoneigistes» et «le paradis de la chasse». «Pour le plein air, c'est la place, renchérit-il. C'est sûr que si ce que t'aimes, c'est magasiner, ben ... va à New York !»

La Gaspésie de Daniel Boucher

Pour manger

1 La Broue dans l'Toupet (20, 1re Avenue Est, Mont-Louis, 418-797-2008, www.labrouedansltoupet.com) et l'Auberge des Belles-Soeurs (24, 1re Avenue Est, Mont-Louis, 418 797-5000).

Pour trouver du poisson frais

2 La poissonnerie et usine de poisson Cusimer (52, 1re Avenue Ouest, Mont-Louis, 418-797-2728, www.cusimer.com) et Atkins, pour le poisson fumé (1, rue Chanoine-Richard, Mont-Louis, 418-797-5059, www.atkinsetfreres.com)

Pour amateurs de marches en forêt

3 Rendez-vous au garage Réginald Bernatchez (Crevier), à la sortie du village (85, 1re Avenue Est, Mont-Louis), et demandez Denise. Elle va vous diriger vers de «supers sentiers», garantit-il.