L'orgie de couleurs attendue au cours des prochaines semaines sera embaumée, à Sainte-Catherine-de-Hatley, d'effluves de roses.

C'est une réalité méconnue des profanes de l'horticulture, les rosiers offrent leur seconde floraison annuelle en importance ce mois-ci.

«On n'a pas idée comment ça fleurit à la mi-septembre», commente Claire Mercier, copropriétaire de la roseraie Rose des champs. «Et compte tenu de la météo qu'on a eue cet été, la période qui arrive sera encore plus belle que celle de fin juin, début juillet dernier», ajoute son conjoint, Normand Benoît.

 

C'est un peu une autre flambée des couleurs qui se prépare sur le chemin Benoît. Pendant que le sommet du mont Orford demeure l'attrait privilégié par les amants de la nature venant d'un peu partout, ce petit coin de paradis est encore un secret bien gardé.

«On a quatre acres de jardins et un million d'acres de paysage», remarque M. Benoît, pointant, les pieds au milieu de la roseraie, d'abord le mont Ham, puis les montagnes du New Hampshire, ensuite le mont Pinacle. Entre autres. Une vue sur 180 degrés, des érablières à n'en plus finir. Une promesse de couleurs à venir.

Les propriétaires de la roseraie ont d'ailleurs songé à un partenariat avec la Flambée des couleurs officielle de Magog-Orford, question d'offrir ce détour aux amants de couleurs de passage. «Le problème, c'est qu'on est de l'autre côté de Magog, du côté d'Ayer's Cliff plutôt que du côté d'Orford», explique M. Benoît. Une cassure dans le pôle touristique développé.

Il n'en reste pas moins que les couleurs s'étendent par-delà les zones géographiques. Et que ceux qui préfèrent marcher hors des sentiers battus trouvent souvent de magnifiques lieux moins fréquentés.

C'est le cas de Rose des champs, pour l'instant. Parce que depuis l'ouverture officielle en 2007, le nombre de visiteurs a doublé annuellement. «Simplement grâce au bouche-à-oreille», souligne Claire Mercier.

Le contenu des jardins évolue constamment aussi. Les jeunes rosiers prennent de l'ampleur, les arches se couvrent, des éléments d'architecture apparaissent. Une évolution marquante quand on pense qu'il y a sept ans, seul un pré s'étendait à cet endroit au pied des montagnes.

Aussi en vert

Se colorant de rosiers, le pré a laissé des teintes de vert autour des jardins. L'entreprise est complètement écologique. Aucun poteau électrique ne gâche la vue. Des panneaux solaires et une éolienne alimentent la résidence des propriétaires et la petite boutique. L'eau de source est transportée dans les jardins par gravité.

Pas d'insecticides non plus, les roses sont entre autres vendues à des traiteurs. Et entrent dans la composition de tous les produits vendus sur place, dont des gelées à la rose et des confitures à la pétale de rose. Sans oublier des produits cosmétiques et de nombreux éléments décoratifs.

La roseraie est ouverte les week-ends, de 10h à 17h. www.rosedeschamps.com