Le tourisme musical au Royaume-Uni, porté par des festivals comme Glastonbury, a rapporté 3,1 milliards de livres (environ 6 milliards de dollars) à l'économie britannique en 2014, en hausse de 9,7% sur un an, confirmant l'attractivité du «live».

Ces chiffres, publiés alors que le rendez-vous annuel de Glastonbury (sud-ouest de l'Angleterre) ouvre ses portes mercredi, sont issus d'un rapport de l'organisme public UK Music.

Ils montrent que 9,5 millions de touristes se sont déplacés à travers le Royaume-Uni pour assister à des événements musicaux (concerts et festivals) l'an passé. Parmi eux, 546 000 sont des touristes étrangers, un chiffre en hausse de 39% sur les quatre dernières années.

La seule ville de Londres a attiré 3,3 millions de ces touristes musicaux, engrangeant 663 millions de livres (1,29 milliard de dollars) de dépenses directes et indirectes.

«Les groupes qui jouent dans des champs boueux et les concerts à travers le pays n'ont pas seulement engendré de la joie et du bien-être, mais ont également apporté de la richesse aux économies locales qui se relèvent de la crise», concluent les auteurs du rapport.

Le ministre de la Culture John Whittingdale a jugé la nouvelle «fantastique» mais pas surprenante, «la musique britannique étant légendaire dans le monde entier».

Glastonbury, qui se déroule depuis 1970 sur les terres de la ferme de Worthy, dans le Somerset, est présenté dans le rapport comme le «festival de musique le plus connu au monde». Il a rapporté près de 70 millions de livres (136 millions de dollars) à l'économie locale du sud-ouest de l'Angleterre.

Glastonbury, 2e festival le plus cher au monde 

S'il génère d'appréciables retombées économiques pour la région, Glastonbury est aussi l'un des festivals les plus chers du monde, selon une étude de N°1Currency.

Le coût total de l'aventure évalué à 565 livres par personne le place au deuxième rang des plus onéreux derrière celui de Roskilde au Danemark. Pour ce qui est uniquement du prix des billets ou de celui d'une pinte de bière ou d'un repas, il se classe également en deuxième position, cette fois juste derrière le festival californien de Coachella.

«Des festivals comme celui de Glastonbury ont un statut iconique dans le monde des concerts et sont l'une des raisons pour laquelle le tourisme international explose au Royaume-Uni, amenant des flux de visiteurs dans toutes les régions du pays», s'est félicité John Whittinghale.

Aux États-Unis, les festivals se sont multipliés ces dernières années, par régions ou type de musique, et sont devenus une ressource essentielle pour les artistes.

C'est le cas de Coachella, considéré comme précurseur en termes d'événements musicaux aux États-Unis. L'édition d'avril 2015 a rassemblé quelque 175 000 spectateurs. Celle de 2014 avait généré un chiffre d'affaires de 78 millions de dollars.

À l'échelle mondiale, la société de San Francisco Eventbrite a géré des ventes de billets pour 50 000 festivals de musique ou autre dans le monde l'an dernier, soit 50% de hausse sur un an.

«Je pense que les festivals de musique sont l'avenir de cette industrie. C'est le seul domaine où l'on voit beaucoup de croissance» et «où il y a vraiment de l'argent à gagner pour les artistes», a déclaré en avril Parag Bhandari, patron de UG Strategies, qui a récemment lancé la chaîne de télévision numérique Uphoric dédiée à la couverture des festivals dans le monde.

En France, le plus important festival de musique est aujourd'hui celui des Vieilles Charrues de Carhaix dans le Finistère (ouest de la France) devant Solidays, qui a lieu à Paris.

Lors de la dernière édition en juin 2014, Solidays a battu son record de fréquentation avec 175 000 entrées, pour une recette de 2 millions d'euros.

L'édition 2014 des Vieilles Charrues avait également été plébiscitée par le public, avec quelque 225 000 festivaliers durant quatre jours, dont 175 000 entrées payantes.