La National Gallery de Londres a indiqué mercredi avoir interdit à son tour la perche à selfie, étendard moderne du narcissisme qui a tendance à envahir tous les espaces, y compris les musées du monde entier, et à irriter les puristes.

«Suite à la popularisation récente des perches à selfie, la National Gallery a préféré prendre des mesures de précaution», a déclaré une porte-parole du musée à l'AFP.

Plusieurs musées américains ont déjà décidé d'interdire ce bras télescopique qui permet de se photographier avec son téléphone intelligent, comme le MOMA à New York et le Smithsonian qui regroupe plusieurs musées à Washington.

La National Gallery de Canberra, en Australie, a pris la même mesure et en France aussi, des musées comme le Louvre ou le Centre Pompidou s'interrogent, même si aucune interdiction formelle n'a encore été prononcée.

À Londres, la National Gallery a donc franchi le pas, insistant sur le danger que constituent les «selfie sticks» pour l'intégrité des oeuvres exposées.

«Prendre des photos à des fins personnelles et non professionnelles est autorisé à la National Gallery. Mais l'utilisation de flashs et de trépieds n'est pas permise», a expliqué une porte-parole du musée à l'AFP. Interrogée pour savoir si la perche à selfie entrait dans la catégorie des trépieds, elle a répondu par l'affirmative.

Le British Museum n'est pas encore arrivé aux mêmes extrémités, mais a dit mercredi «revoir ses procédures quant à l'utilisation des perches à selfie et autres appareils».

La National Portrait Gallery continue en revanche à autoriser sans réserve l'instrument en vogue, destiné justement à tirer de meilleurs autoportraits en offrant un meilleur recul face à l'objectif.

Hors des musées, la perche à selfie a également été interdite à White Hart Lane, le stade de football du club londonien de Tottenham, après la plainte d'un spectateur.