À environ 4000 km de Montréal, hors des sentiers battus, l'archipel portuguais des Açores s'étire sur 600 km et regorge de trésors insoupçonnés; on dit même des îles qu'il s'agirait des sommets de l'Atlantide disparue.

Vues du ciel, les Açores ressemblent à une flotte de navires échoués au milieu de l'Atlantique. Pour visiter Flores, l'île la plus isolée de toutes, il faut rebrousser chemin vers l'Amérique après avoir atterri à Ponta Delgada, capitale de la région autonome. Au passage, du haut des airs, on peut apercevoir les îles de Graciosa Terceira, São Jorge Faial et Pico, qui forment le «Groupo central» de l'archipel.

Avec ses falaises, sa végétation abondante et ses chutes spectaculaires, dont une qui tombe de 300 m, Flores semble tout droit sortie du film Le parc jurassique. D'ailleurs, l'île au complet est une réserve de la biosphère de l'UNESCO. Un «Hawaii-Est» miniature de 143 km2 qui se dresse au-dessus de l'océan.

Après avoir acheté, pour quelques euros, du pain et du fromage à l'épicerie locale de Santa Cruz das Flores, l'idéal pour découvrir l'île est de gravir le Morro Alto par la route. Au milieu du mirador qui surplombe des lagunes aux eaux colorées de jade et de turquoise, on trouve un chemin de randonnée pédestre qui serpente jusqu'à la côte. Après une bonne heure de marche, on se régale d'une vue spectaculaire du village de Fajãzinha et d'un banc sur la falaise avec vue imprenable sur l'océan.

À l'aventure

Si vous êtes du genre aventureux, il faut descendre dans le «ventre» de Flores... suspendu à une corde. De nombreux torrents se prêtent très bien à l'activité de canyoning et il y en a pour tous les niveaux. «J'ai même fait descendre une dame de 75 ans!», assure le guide Marco Melo, de West Canyon Adventures, au moment de nous accrocher un mousqueton sur la poitrine. Et hop! Après une formation de sécurité, on descend en rappel sous une douche presque chaude qui cascade des montagnes. Le gouffre, qui d'en haut paraissait inhospitalier, s'avère une fois en bas un environnement presque apaisant.

En glissant sur la rivière, allongé sur le dos, on observe au coeur de roches basaltiques recouvertes d'un tapis de mousse, la forêt, les oiseaux et les plantes vus d'en dessous. Une perspective différente qui, pendant quatre heures, vous fait remonter le temps géologique, jusqu'à l'océan. En toute fin de journée, il ne faut surtout pas manquer de se baigner dans les piscines naturelles qui bordent l'océan et de savourer un plat de bacalhau grelhado, de la morue fraîche grillée, face à l'interminable coucher de soleil.

De Flores à l'île de Pico, il y a plus de 300 km. Hors-saison, il n'y a pas de vol direct ni de liaison maritime. Il faut donc obligatoirement passer par l'île de Faial pour y prendre le traversier à partir de Horta, le petit port cosmopolite où chaque marin digne de ce nom se doit d'accrocher un jour son amarre. La traversée vers Madalena se fait souvent en compagnie de dauphins qui volent parfois la vedette, mais c'est la masse du mont Pico, le point d'intérêt central de l'île, qui captive les passagers. Le volcan, haut de 2351 m, est le plus haut point du Portugal... à 1500 km au large de la capitale! L'ascension, guidée de préférence, demande du courage, mais si vous osez vous lever à 2 h du matin pour gravir la montagne à la noirceur, la récompense vaut l'effort. Vous pourrez y contempler la lumière orange du disque solaire qui envahit un ciel d'encre au milieu des fumerolles volcaniques. Autour de vous, la petite île de Horta, la longitudinale São Miguel, puis Terceira et Graciosa se révèlent dans la lumière matinale. Encore d'autres îles à découvrir!

S'y rendre 

La compagnie Sata est le seul transporteur aérien qui offre des vols directs du Canada vers les Açores (à partir de Toronto toute l'année, et de Montréal, pendant l'été).

Sata offre aussi de nombreux vols interîles. L'itinéraire et la fréquence des vols ne sont toutefois pas évidents à comprendre. Si vous n'êtes pas un habitué des réservations en ligne, faites appel à une agence de voyages - toutefois, les tarifs risquent d'être plus élevés.

Voyages interîles 

Pour se rendre dans certaines îles, divisées en trois groupes (occidental, central et oriental), il vaut parfois mieux prendre un traversier, qui offre en plus l'occasion de faire une mini-croisière (on peut souvent observer des mammifères marins en plus de paysages côtiers majestueux). Cependant, les traversées peuvent être difficiles en saison automnale ou inexistantes en saison hivernale.