Routes sinueuses, villages perchés dans les nuages depuis des siècles, montagnes imposantes, étranges refuges de troglodytes, maquis odorant, mer limpide et invitante. Bienvenue au berceau de Napoléon, où les chants polyphoniques expriment toujours la fierté corse.

La chasse à l'oriu

L'oriu est un gibier méconnu en Corse. Pas besoin de permis de chasse, mais il faut néanmoins le débusquer, ce qui n'est pas évident bien qu'il soit toujours immobile.

L'oriu fait partie du patrimoine corse. Il s'agit d'un roc souvent gigantesque ou d'une formation rocheuse dotée d'un surplomb ou d'une petite grotte naturelle dont l'entrée est protégée habituellement par des blocs en pierre. Certaines sont accessibles avec un brin d'acrobatie. 

Leur origine et leur utilisation remontent à la nuit des temps. Ils ont servi autant d'abris pour les hommes et les bêtes que de lieux d'entreposage temporaire pour les bergers. Leurs formes originales et fascinantes varient à l'infini, mais un des modèles qui retient davantage l'attention rappelle les maisons des Schtroumpfs.

Il existe des centaines d'orii (oriu au pluriel) en Corse, mais ils ne sont pas répertoriés. Ils restent d'ailleurs souvent ignorés des circuits et même des guides touristiques.

Et comme ils se trouvent hors des sentiers battus, il faut aller à leur rencontre. Au cours d'une seule journée d'excursion en voiture et à pied, aussi excités que des enfants, nous avons pu en découvrir six, dont le plus connu, l'oriu de Canni, à quelques kilomètres de Bonifacio, une splendeur.

Important promoteur du patrimoine historique, Jean-Marie Verges est probablement le plus grand chasseur d'oriu en Corse. Il en présente plus de 150 sur son site personnel. On y trouve notamment les coordonnées de responsables de circuits organisés sur demande à Monaccia d'Aulène, surnommée le paradis des orii. Le site abondamment illustré, qu'il faut absolument visiter avant votre voyage, vous fera découvrir d'innombrables aspects de la Corse.

Photo Pierre, Gingras, collaboration spéciale

L'oriu d'Addastricciola à Monacia d'Aullène, au nord de Bonifacio. Une jolie maison de Schtroumpfs.

Escapades et découvertes

La petite île regorge d'activités à faire, de splendeurs à voir. Voici quelques suggestions.

Train

Une balade en train d'une journée aller-retour d'Ajaccio à Bastia, au nord, ou vice et versa. Si vous partez tôt, vous aurez quelques heures pour visiter votre destination, après avoir traversé l'île dans un décor sublime de montagnes et de villages coquets. Vous traverserez une cinquantaine de tunnels.

Calanques

Parcourir la route fabuleuse des calanques qui mène de Piana à Ota Porto pour ensuite partir à la découverte de la réserve de Scandola en bateau. Des paysages qui resteront gravés dans votre mémoire.

Randonnée

Une randonnée dans le parc de montagnes de la vallée de la Restonica et ses rivières cristallines, non loin de la ville universitaire de Corte au centre de l'île.

Villages

Visiter à pied un des nombreux villages haut perchés comme Belgodère, Sant'Antonino, Pigna ou encore Lama, le médiéval méconnu. Faire le plus long sentier qui mène au village abandonné d'Occi près de Lumo, à deux pas de Calvi.

Falaises

Voir les falaises de Bonifacio en bateau et parcourir les 175 marches de l'escalier d'Aragon qui surplombe la mer.

Trekking

Un incontournable pour les amateurs de trekking, le GR20, le sentier mythique qui traverse l'île du nord au sud.

Sangliers omniprésents, mais invisibles

Les amateurs de chasse corses le vénèrent, mais les agriculteurs et les jardiniers le détestent volontiers. Le sanglier est omniprésent dans l'île, aussi bien dans le maquis qu'en montagne. Mais la bête est invisible.

Animal nocturne et méfiant, c'est la nuit qu'il se manifeste. Dans les sentiers ou encore sur le bord des routes, on découvre les traces bien réelles du fantôme. C'est comme si on avait retourné la terre avec un rotoculteur durant de longues heures. Le sanglier se nourrit en creusant à la recherche de racines, de vers, d'insectes, de bulbes ou encore de noix.

D'ailleurs, si la saison de chasse s'étend de la mi-août à la fin janvier, dans quelques communes agricoles de la plaine, la période est allongée d'un mois pour réduire la population. La chasse se pratique en battue avec des chiens et il n'y a pas de limite d'abattage. En septembre, le long des routes de montagnes, vous pourrez sûrement assister à des retours de chasse. 

Au restaurant, on le sert habituellement après une longue cuisson, en civet ou en ragoût.

Bon à savoir

Meilleur moment pour visiter en évitant la cohue 



À peine plus grande que l'île d'Anticosti, la Corse reçoit autour de 3 millions de visiteurs par année, presque 10 personnes pour chaque habitant. Imaginez, durant la seule journée du 30 juillet dernier, plus de 50 000 personnes sont débarquées dans l'île ! 

Aussi est-il préférable de choisir le meilleur moment pour visiter le berceau de Napoléon si on ne veut pas jouer du coude pour découvrir ce joyau de la Méditerranée.

Le printemps, de la mi-mai à la mi-juin, semble encore le moment le plus propice. La nature est en fleurs et leurs parfums embaument l'air. La Méditerranée se réchauffe, les plages sont tranquilles et les routes étroites restent peu achalandées. Restaurateurs et hôteliers commencent leur saison et ne sont pas encore blasés. Ensuite, c'est l'invasion.

Autre période plus relax : de la mi-septembre à la mi-octobre. Le temps est agréablement doux, les plages se libèrent, la mer est encore chaude (nous nous sommes baignés jusqu'au 14 octobre l'an dernier). Si plusieurs établissements ferment leurs portes fin septembre, l'offre d'hébergement reste toutefois encore abondante et habituellement moins chère. Par contre, en montagne, on coupe l'eau dans plusieurs gîtes pour randonneurs.

Si le maquis a perdu ses coloris printaniers, les nombreux arbousiers aux jolis fruits rouges séduisent les visiteurs à cette époque de l'année. Les amateurs de randonnée découvriront aussi d'innombrables cyclamens violets dans le sous-bois. Sans oublier les jardins privés qui ont encore de nombreuses beautés à offrir.

Une température idéale



Vers la mi-mai, la température moyenne matinale se situe autour de 12 ºC pour atteindre une moyenne de 20 degrés au cours de la journée. Début juin, le mercure indique habituellement 3 ou 4 degrés de plus. En septembre et octobre, le scénario s'inverse, mais il fait un peu plus chaud. 

Si la mer est plus fraîche en mai (autour de 18 ºC), en juin, septembre et début octobre, elle est fort agréable avec une moyenne variant de 20 à 23 ºC.

Comment s'y rendre ?



Il n'existe pas de vol direct. Que ce soit pour atteindre la capitale Ajaccio ou encore Calvi et Bastia, plus au nord, il faut transiter par le continent pour visiter la Corse. 

Air France s'y rend via Paris, où il faut parfois changer d'aéroport pour prendre le vol final. Air Transat vous mènera à Nice ou Marseille et ensuite, Air Corsica à la ville de votre choix. 

Le temps d'attente est habituellement suffisamment long pour faire le changement d'appareil sans précipitation. Des traversiers font aussi la navette.