Pyramide transparente au coeur de la forêt, boule suspendue dans les airs ou troglodyte surgie du Seigneur des anneaux : les hébergements en cabanes insolites font fureur, qu'il s'agisse d'y passer un weekend, des vacances, voire d'en faire sa maison.

Les cabanes dans l'histoire

«La vogue des ''cabanes en l'air'' ou perchées dans les arbres a conquis les Français au début des années 2000 et fait des émules avec l'apparition d'hébergements de plus en plus fantastiques imaginés par des Robinson Crusoé du XXIe siècle», explique à l'AFP Mathieu Malleret, directeur du réseau «Cabanes de France», l'un des principaux sites qui en recense environ 500 sur les 1500 à 2000 servant d'hébergement hôtelier estimées au total.

Elles sont «prises d'assaut par des citadins en manque de vert, notamment aux abords de Paris et par nombre de gens séduits par un univers à mille lieues de leur quotidien», ajoute-t-il.

Située sur le plateau de Hardémont dans les Vosges, la «Ferme Aventure» propose ainsi «une nuit sous les étoiles» dans une pyramide en verre, transparente, blottie dans les fougères.

Au Moulin de Jarousse, en Dordogne, une cabane «boule» à facettes en bois est suspendue dans les airs entre les arbres. On y accède en grimpant dans des filets. Elle dispose d'un toit panoramique, de hublots et d'un spacieux lit douillet.

Car si certaines cabanes disposent d'un confort spartiate digne de leurs origines, d'autres n'ont rien à envier aux plus luxueux palaces. Et les tarifs pratiqués sont proportionnels aux prestations, pouvant aller jusqu'à 450 euros par nuitée.

Témoin de cet engouement, «le Nid dans l'Arbre», implanté à Pierrefonds, près de Compiègne, propose des cabanes dans les arbres haut standing et affiche complet jusqu'au 15 novembre.

Cabane Hobbit

Fort de ce succès, ses fondateurs, Agathe Vuillemenot, Christophe et Lionel Starosta, trois quadras amis d'enfance ayant roulé leur bosse dans de grandes entreprises, ont conçu un second «rêve éveillé» : une maison Hobbit, installée à Fère-en-Tardenois, près de Reims, à l'identique de celle des petits personnages du roman de John Ronald Reuel Tolkien, Le Seigneur des anneaux, adapté au cinéma par Peter Jackson.

Installée sous les arbres, elle héberge surtout des couples le temps d'un weekend. Circulaire, elle s'enroule autour d'un tronc d'arbre de 500 kg. La charpente faite de grosses branches de châtaigner répond au sol en bois, à l'isolation en paille et aux murs recouverts de chaux.

Blottie sous terre et recouverte d'un toit en pelouse, elle dispose de fenêtres qui laissent entrer la lumière et les bruits de la forêt et d'une porte ovale devant laquelle un petit déjeuner attend les visiteurs chaque matin.

Cuisine, salle de bain avec baignoire et chambre douillette s'inspirent de l'univers des Hobbit, chauffage en prime. La nuit coûte de 130 à 180 euros.

Agathe explique s'être lancée dans «une entreprise citoyenne», qui emploie 26 salariés «de 17 à 70 ans» et privilégie les fournisseurs locaux, la pérennité et la qualité des cabanes qu'elle aimerait voir regroupées sous «un label» national.

En dépit de l'originalité des concepts «et d'une législation qui facilite leur implantation faisant de la France un précurseur en Europe, l'offre nationale n'arrive pourtant pas à suivre la demande», explique M. Malleret, qui a construit plusieurs de ses «rêves d'enfant» à Wail (Pas-de-Calais), qu'il loue, et a fait de ce secteur son métier.

Basée à Lyon, son entreprise gère également un atelier de construction où sont fabriqués et vendus les matériaux et structures permettant aux particuliers de construire leur propre cabane.