Les autorités tchèques ont qualifié mardi d'«absolument inacceptable» la qualité de rénovation du Pont Charles, chef-d'oeuvre médiéval répertorié à l'inventaire de l'UNESCO et haut lieu touristique de Prague.

La qualité des travaux est «absolument inacceptable» et la reconstruction «donne l'impression d'une imitation bon marché», affirme un rapport de l'inspection des monuments publié sur le site Internet du ministère tchèque de la Culture.«La valeur esthétique et artistique irremplaçable du monument a été fondamentalement touchée», soulignent les autorités qui critiquent les manquements de la mairie de Prague et de son maître d'oeuvre, une filiale locale du groupe britannique Mott MacDonald.

L'inspection épingle notamment la reconstruction d'une balustrade «en contradiction flagrante avec sa forme initiale», du fait que les pierres authentiques ont été remplacées par du «grès impropre».

«On pourrait certes discuter de certaines pierres, mais nous avons tout consulté avec des spécialistes», a rétorqué le porte-parole local de Mott MacDonald Daut Kara, cité par l'agence CTK.

Selon lui, l'application de méthodes classiques pour rénover la balustrade prolongerait les travaux d'une demi-douzaine d'années.

Outre l'érosion des blocs de grès liée aux outrages du temps, le pont souffre d'infiltrations issues d'une mauvaise rénovation effectuée il y a trois décennies sous le régime communiste.

Réservé aux piétons depuis les années 1970, ce pont orné d'une trentaine de statues datant surtout de l'époque baroque, offre une vue panoramique superbe qui attire chaque année des millions de visiteurs.

Sa première pierre fut posée il y a plus de 650 ans, le 9 juillet 1357, par le roi de Bohême et empereur germanique Charles IV.

Les autorités municipales ont opté pour une rénovation par étapes qui permet de ne pas fermer le pont aux visiteurs. Le chantier d'un coût évalué à 6,7 millions a commencé en août 2007 et doit durer 34 mois. Une filiale tchèque du groupe Vinci assure les travaux.