Des chutes de neige exceptionnelles pour la saison ont fortement perturbé mardi les transports dans le nord-ouest de l'Europe, entraînant notamment la suspension pour la journée des trains Eurostar et Thalys et bloquant des milliers d'automobilistes.

La France, la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne sont les plus touchés par ces intempéries inhabituelles à l'approche du printemps.

En France, tout le nord et l'ouest étaient concernés par cet épisode «remarquable pour la saison» avec des chutes de 10 à 30 centimètres en plaine, et localement des congères formées par le vent pouvant atteindre un mètre, selon Météo France qui précise que cela devrait durer jusqu'à mercredi matin.

Les cours ont été suspendus jusqu'à mercredi dans les écoles et lycées du nord de la France, région qui sera également privée de transports scolaires mercredi.

La circulation des trains à grande vitesse y est aussi interrompue jusqu'à mercredi matin. Cela concerne l'Eurostar entre Londres et Paris, tout comme le Thalys entre Paris et Bruxelles.

Fait inhabituel, la société des chemins de fer français SNCF a conseillé mardi aux voyageurs de différer leurs déplacements. En région parisienne, où des pluies verglaçantes ont provoqué de fortes perturbations dans les trains de banlieue dès le début de la matinée, elle «recommande fortement aux voyageurs d'anticiper le retour à leur domicile dans l'après-midi».

Les chutes de neige se sont poursuivies toute la journée sur l'ensemble de la région parisienne.

Le trafic aérien était conforme aux prévisions dans les aéroports d'Orly et de Roissy, près de Paris, avec des réductions du nombre des vols de 20 à 25%. À Orly, un avion de la compagnie Tunisair transportant 140 personnes a fait une sortie de piste à l'atterrissage sans que l'incident ait fait de blessés. À l'aéroport de Beauvais, accueillant les compagnies à bas prix, le trafic devait reprendre en fin d'après-midi.

Les compagnies de transbordeurs sur la Manche ont, quant à elles, suspendu le transport des poids lourds en provenance de Grande-Bretagne.

Dans l'ouest de la France, où deux personnes ont probablement succombé au froid, les services météorologiques ont même déclenché pour la première fois une «alerte rouge neige», appelant les habitants à rester chez eux du fait d'un vent violent et de la présence de congères.

Le gouvernement a activé la Cellule interministérielle de crise, chargée de coordonner les moyens des pouvoirs publics, et a prolongé de deux semaines la trêve hivernale des expulsions locatives qui s'achevait le 15 mars.

Dans le sud de l'Angleterre, le soudain retour à des températures inférieures à zéro degré, un phénomène amplifié par le blizzard, a condamné des centaines de passagers à passer la nuit dans leurs véhicules bloqués sur les routes du Kent et du Sussex.

En Allemagne, les fortes chutes de neige ont conduit à la fermeture en fin de matinée pendant plus de deux heures de l'aéroport de Francfort, le 3e plus important d'Europe.

«Depuis 13 h 30 (8 h à Montréal)), une piste de décollage est à nouveau disponible. Des avions peuvent recommencer à décoller. Les atterrissages ne sont en revanche toujours pas possibles», a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Près de Münzenberg, non loin de Francfort, un carambolage ayant impliqué au moins 100 voitures a eu lieu sur l'autoroute, faisant des dizaines de blessés, selon la police.

Difficultés aussi en Belgique où les chutes de neige ont fortement perturbé mardi matin les transports et où de nombreux axes routiers étaient verglacés.

Plus de 1600 kilomètres de ralentissements étaient répertoriés vers 7 h GMT (3h à Montréal), contre 200 kilomètres habituellement, sur les principaux axes routiers, où le vent participe à la formation de congères.

Aux Pays-Bas, la neige - 10 centimètres tombés pendant la nuit - a provoqué d'importants bouchons sur les routes du sud.