Jamais, dans les tout-inclus visités pendant ce séjour à Punta Cana, les tostones, les empanadas de yuca ou les sancochos ne figuraient au menu des restaurants ou sur les présentoirs des buffets. Et pourtant, ce sont des spécialités du pays. Les vraies saveurs de la République dominicaine, la comida criolla, c'est à Santo Domingo que les papilles les découvrent.

En mettant les pieds dans la plus ancienne capitale des Amériques, le visiteur gourmand peut se sentir un peu perdu dans le joyeux chaos et l'abondance de restaurants dont plusieurs affichent fièrement une carte de «cuisine internationale». Mais en fouillant un peu et en parlant avec les gens du coin, on découvre de petits endroits sympathiques qui donnent l'impression de prendre place à la table d'une famille dominicaine.

Voici quelques adresses où goûter pleinement la République dominicaine.



Adrian Tropical


Un grand classique. Situé en bord de mer, ce restaurant semble jouir d'une grande popularité auprès de la population dominicaine qui n'hésite pas à prendre la terrasse d'assaut. Jus de fruits préparés sur place, croquettes de poisson, empanadas de yuca aux crevettes, viande grillée. Le menu est varié et le service, courtois, le tout dans une ambiance sans prétention. Un endroit idéal pour profiter de la vue sur la mer des Caraïbes. Par temps très chaud, la légère brise, l'ombre des parasols et la fraîcheur des jus et des cocktails sont plus efficaces que n'importe quel système d'air conditionné...

> 2, avenue George Washington



El Conde


Voilà une institution de la zone coloniale. Cette petite cafétéria, dont la terrasse donne sur un parc où l'on peut normalement observer des joueurs de dominos et des cireurs de chaussures - chassés par des travaux de voirie lors de notre passage - est ouverte toute la journée et sert des déjeuners typiques composés d'oeufs brouillés et de purée de bananes plantains (mangu). On peut également commander des jus frais ou encore du café. En après-midi, l'endroit devient le repaire de ceux qui souhaitent siroter une Presidente - bière locale - bien froide.

À l'intérieur, l'endroit dispose de plusieurs tables et d'un grand comptoir où l'on peut également s'installer. Pour payer, une préposée est assise derrière la caisse et attend patiemment les clients, tout juste à côté d'un assortiment de cigares.

> 111, rue Arzobispo Meriño



El Conuco


Le chauffeur de taxi nous conduisant sur place décrivait l'endroit comme étant le genre de resto que l'on retrouve dans les petits villages. En arrivant là-bas, en voyant le bar et son toit de palapa, les chaises en bois, les nappes colorées et en entendant les haut-parleurs cracher des rythmes de bachata et de salsa, c'est plutôt à la plage que nous avions l'impression d'être. Et pourtant... nous sommes bien en ville, dans la capitale.

El Conuco est certes fréquenté par les touristes attirés par le côté festif des lieux, mais les locaux s'y attablent également. Il faut commander l'un des délicieux cocktails, histoire de se mettre dans l'ambiance. Au menu, les spécialités locales sont identifiées par une paire de maracas sur le menu. Et il y en a plusieurs: chevreau, poisson, riz... Il faut absolument goûter au locrio de arenque: un riz rouge servi avec de la morue fumée et des bananes frites, le tout accompagné de haricots (frijoles) et d'une salade d'avocats. Avis aux appétits d'oiseaux: les portions sont gargantuesques. Mieux vaut donc commander des plats à partager. Et pendant que l'on déguste son repas, des danseurs exécutent des pas de salsa, sans fla-fla ni projecteur. Il ne faut donc pas bouder son plaisir et se laisser entraîner par le rythme.

> 152, rue Casimiro de Moya elconuco.com.do

Photo Nathaëlle Morissette, La Presse

Mélange de riz rouge et de morue fumée recouvert de bananes frites, le locrio de arenque est l'une des spécialités du restaurant El Conuco. 

Meson de Bari

Il y a 33 ans, une femme et son mari ont ouvert ce restaurant dans une maison ayant plus de 500 ans. Aujourd'hui, leurs cinq enfants se sont lancés dans l'entreprise familiale. En plus de ce restaurant servant une cuisine typiquement dominicaine, la famille possède une salle de spectacle, une pâtisserie et un bar laitier. La Meson de Bari, située en plein coeur de la zone coloniale, a visiblement su s'imposer dans le quartier. Autant les locaux que les touristes viennent s'installer au long bar en bois ou encore à l'une des nombreuses tables pour déguster empanadas, grillades de boeuf, poissons et crabe. La soupe de poisson mérite le détour.

Derrière le bar, c'est souvent le sympathique Juan Julio Gonzalez qui fait le service. Il travaille au restaurant depuis 32 ans et semble littéralement faire partie de la famille. Il arrive aussi que la propriétaire, maintenant devenue grand-maman, donne un coup de main aux tables, pendant que ses petits-enfants se servent des verres de jus de fruits derrière le bar. Bref, une ambiance qui nous fait sentir comme à la maison.

> 302, Hostos

Photo Nathaëlle Morissette, La Presse

Le bar du Meson de Bari est l'endroit idéal pour savourer son repas. 

Petit lexique culinaire dominicain

Tostones: bananes plantains frites qui se mangent souvent en entrée ou en accompagnement.

Sancocho: ragoût composé de plusieurs types de viandes (poulet, porc, boeuf) et de légumes. C'est l'un des plats les plus traditionnels.

Mangu: purée de bananes plantains souvent servie au petit déjeuner pour accompagner les oeufs.

Yuca: tubercule originaire d'Amérique centrale et du Sud, connu aussi sous le nom de «manioc».

Comment s'y rendre?

En autobus

À partir de Punta Cana, la compagnie d'autobus Expresso Bavaro fait le trajet (en moyenne 3h) jusqu'à la capitale six fois par jour pour environ 8$. C'est de loin la façon la plus économique de faire le voyage.



En avion


Il y a évidemment un aéroport à Santo Domingo, toutefois, il n'existe pas de liaisons directes depuis Montréal. Il faut donc s'attendre à faire une escale.

Pour ceux qui passent quelques jours à la plage à Punta Cana avant d'aller visiter la capitale, il est également possible de prendre un vol intérieur.



En taxi


Plusieurs chauffeurs de taxi font le trajet entre Punta Cana et la grande ville. Ils peuvent toutefois vous demander jusqu'à 200$, aller simple. C'est un pensez-y bien.