Des itinéraires hors des sentiers battus, des plages désertes de sable blanc et des baies à l'abri des vents. Loin des foules, près de la nature et avec maintes occasions d'explorer la vie sous-marine. Monter à bord d'un grand voilier, c'est entreprendre un voyage en mer dans l'esprit d'antan.

Le Star Clipper, voilier de 360 pi (115 m), navigue en harmonie avec l'environnement. Son itinéraire dans les îles Vierges britanniques est celui des anciens pirates. C'est un périple de sept jours sur l'océan Atlantique et dans la mer des Caraïbes. Des nuits pendant lesquelles le voilier mouille au large, de belles journées pendant lesquelles il se faufile entre des îles souvent inhabitées, des paysages étonnants, plutôt arides, mais absolument fabuleux.

Entre le départ et le retour à Philipsburg (Saint-Martin) le parcours est jalonné d'escales à faire rêver: Anguilla, Virgin Gorda, canal Sir Francis Drake, Norman Island, Tortola, Jost Van Dyke, Saint-Kitts et Saint-Barthélemy.

C'est une croisière qui s'adresse aux gens actifs, amateurs de voile et de sports nautiques. Elle combine le confort des paquebots, le service cinq étoiles, la gastronomie et l'atmosphère décontractée des clubs de vacances.

Le ton est donné dès l'enregistrement, autour d'un comptoir aménagé à l'extérieur. Le Star Clipper semble minuscule à côté des paquebots amarrés dans le port. Mais il est indéniablement romantique et ses quatre mâts attirent tous les regards. Le capitaine et ses officiers accueillent eux-mêmes les vacanciers sur la passerelle.

Les quelque 170 passagers viennent aussi bien de l'Europe que de l'Amérique du Nord et de l'Australie. Bon nombre d'entre eux, dans la cinquantaine et la jeune soixantaine, ont déjà l'expérience de la voile et certains ont déjà fait une croisière à bord du Star Clipper.

Les ponts en teck, l'acajou et le cuivre soigneusement poli donnent au voilier un charme irrésistible. Le bar est l'endroit de rassemblement. C'est là que le capitaine fait son rapport quotidien de navigation, qu'ont lieu les réunions, activités et animations de fin de soirée. Une belle bibliothèque de style édouardien avec foyer, piano-bar et salle à manger complètent les espaces communs.

Les cabines sont confortables même si le hublot, le bois foncé et les gravures d'anciens voiliers leur donnent un petit air vieillot. Chacune possède de grands espaces de rangement, un téléviseur, un téléphone et même une lumière pour lire au lit.

Le véritable luxe du navire, c'est le service. En moins de quelques heures, les employés connaissent le nom et le numéro de cabine de chacun des passagers. Et plusieurs des 72 membres du personnel parlent couramment français, l'une des trois langues officielles sur le navire avec l'anglais et l'allemand.

Le repas du soir est servi à partir de 19h30. Une cloche prévient les passagers de l'ouverture de la salle à manger où chacun peut s'asseoir avec qui il veut. Les groupes se forment souvent selon la langue. Notre serveur francophone est originaire de l'île Maurice et d'une gentillesse sans faille. L'ambiance est joyeuse, le capitaine et les officiers se mêlent aux passagers. Le menu comprend sept services. Chaque plat est délicieux, la carte des vins est exhaustive et les prix abordables.





La croisière aux trésors

La première nuit est difficile pour quelques passagers. En route vers Anguilla, le navire doit affronter les forts vents de l'Atlantique. D'ailleurs, la mer est si agitée que cette première escale prévue s'avère impossible. Mais la flexibilité est l'un des avantages du Star Clipper. Le capitaine fait hisser les voiles pour nous offrir un tour de l'île avant de mettre le cap vers la mer des Caraïbes, où les eaux sont beaucoup plus calmes.

À l'exception de Philipsburg, le Star Clipper n'accoste dans aucun port. Il mouille au large et ses passagers sont transportés en chaloupe jusqu'à la rive. Cela permet de découvrir des coins peu fréquentés comme la plage privée du Bitter End Yacht Club à Virgin Gorda. Sable blanc et eaux cristallines font partie du décor de l'île autour de laquelle les petits voiliers vont et viennent dans un ballet incessant. Une excursion est proposée aux Baths, la principale attraction de Virgin Gorda. Le site, vieux de plusieurs millions d'années, est surréaliste avec ses bassins naturels creusés par la marée et l'érosion dans les roches de granit.

Le navire passe la nuit au large de Virgin Gorda et le sommeil est paisible. Au petit matin, plusieurs passagers assistent à l'appareillage. L'émotion est palpable quand les voiles commencent à se déployer sous un magnifique ciel bleu. Les plus courageux sont invités à monter jusqu'à la première plateforme des mâts ou à se prélasser dans le beaupré (le filet à l'avant du navire) pendant que l'on traverse le canal Sir Francis Drake.

Après le lunch et un atelier sur les noeuds marins, le Star Clipper jette l'ancre devant Norman Island, l'île au trésor décrite par Robert Louis Stevenson. La légende veut qu'un trésor ait été découvert dans les grottes de la côte ouest. Même si elle est inhabitée, l'île a tout de même un bar et un restaurant flottant pour accueillir ceux qui s'y arrêtent. Seuls les voiliers et les yachts privés qui croisent dans ces eaux ont accès aux plages désertes et à des sites de plongée exceptionnels.

En fin d'après-midi, le navire hisse les voiles pour nous amener à Tortola. Une heure plus tard, nous prenons l'apéro sur une terrasse de la marina en regardant le coucher du soleil. Les montagnes, la mer et les centaines de voiliers amarrés constituent un environnement féérique. On se sent au bout du monde.

Le jour suivant, nous partons au petit matin vers Jost Van Dyke, une île qui porte le nom d'un pirate néerlandais. C'est un autre coin paradisiaque avec de petites baies qui servaient autrefois de refuge aux pirates.

Les paysages sont différents à Saint-Kitts. Cette île volcanique est couverte d'immenses forêts tropicales et compte quelques plages de sable noir. Français et Britanniques y ont cohabité pendant qu'ils avaient pour ennemis communs les Espagnols. Le navire fait un premier arrêt à Basseterre. C'est de là que partent les excursions en train et les safaris en jeep qui révèlent les principaux attraits de l'île. D'autres passagers attendent pour débarquer dans Friar's Bay. C'est l'une des plus belles plages de Saint-Kitts et aussi la plus animée avec ses petits restaurants et boutiques d'artisanat.

Afin de pouvoir photographier le navire toutes voiles dehors, les passagers sont invités à prendre part à un safari-photo à bord de chaloupes pendant que le Star Clipper navigue lentement le long de la côte. C'est un moment spectaculaire.

La dernière escale de la croisière est Saint-Barthélemy, le joyau des Caraïbes et le rendez-vous de la jet-set internationale. L'île française a conservé son héritage suédois qui lui donne un cachet bien particulier. Les yachts luxueux des millionnaires et des vedettes de cinéma se côtoient dans le port de Gustavia. On peut les admirer à loisir en s'assoyant aux terrasses des bars et restaurants qui longent la mer. À moins de préférer une virée dans les boutiques de luxe du centre-ville.

Pendant le dernier souper à bord du Star Clipper, alors que l'on se dirige vers Philipsburg, les passagers s'échangent adresses et courriels. Les nouveaux amis promettent de se visiter ou se donnent rendez-vous l'an prochain sur le Star Clipper.

Combien ça coûte?

> Environ 2500$ pour une croisière de sept jours dans les Caraïbes.

Star Clippers

L'entreprise Star Clippers a été fondée en Belgique en 1991. La flotte comprend trois grands voiliers qui naviguent principalement dans la mer des Caraïbes et la Méditerranée. Le Star Clipper et le Star Flyer, des quatre-mâts, accueillent un maximum de 170 passagers chacun tandis que le plus récent voilier de la flotte, le Royal Clipper, possède cinq mâts et peut recevoir 240 passagers.



Les frais de cette croisière ont été payés par Star Clippers. Transport assuré par Air Transat.