Centenaire cette année, Tel-Aviv possède un côté méditerranéen et une architecture moderne unique. La «colline du printemps» (Tel-Aviv en hébreu) figure au Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO pour ses nombreux bâtiments conçus par des architectes qui ont émigré en Terre sainte après la Seconde Guerre mondiale. Ce qui frappe ici, c'est l'art de vivre de la métropole israélienne, cette tension à peine palpable la plupart du temps et, surtout, ses plages considérées par certains comme les plus belles du Moyen-Orient.

Mercredi10 h

Un matin, rue Sheinkin


Première journée à Tel-Aviv, dans notre appartement de la rue Sheinkin. Cette rue branchouillarde, sorte d'avenue du Mont-Royal, grouille déjà de passants qui déambulent, un jus de fruit frais plutôt qu'un café à la main. Ils font la tournée des boutiques branchées et hors de prix. De notre côté, nous partons à la découverte de ce qui sera notre quartier pendant les trois prochaines semaines.

12 h

Tous à la plage


Badigeonnés de crème solaire, nous nous rendons à la plage Ge'la, à moins de 10 minutes à pied de l'appartement. Les bâtiments de béton crème, de style Bauhaus, confèrent aux environs une allure indéniablement méditerranéenne. Les haies d'hibiscus et de lauriers sont en fleur.

Sur la plage, il fait chaud à s'en tordre la chemise. Il fait 35 bons degrés aujourd'hui. Les vacanciers français pullulent. Nous louons un parasol et des chaises longues. L'eau est à peine rafraîchissante, on se sent presque dans un bain. Des enfants s'amusent à se laisser transporter jusqu'à la berge par les vagues. Malgré la chaleur, Victor, 18 mois, préfère le sable et ses seaux à l'eau.

L'après-midi de farniente est interrompu par une faim subite. Au restaurant de la plage, on commande une assiette de falafels, un classique de la cuisine rapide israélienne, arrosés d'une limonade à la menthe rafraîchissante. Le soleil plombe moins. Seuls des avions militaires, qui survolent la plage, nous rappellent qu'on est en Israël. Ça et les quelques jeunes qui fument le narguilé.

17 h

Les joies du marché Carmel


On fait un tour au marché Carmel, à un jet de pierre de notre appartement. Décidément, il est très bien situé. La première partie du marché ressemble à un marché aux puces, avec des vêtements pêle-mêle sur les tables et d'autres babioles. La portion intéressante se trouve plus loin, là où se succèdent les étals de fruits exotiques. Les stands d'olives attirent le regard, tout comme les fromages locaux, semblables à la feta, que les Israéliens s'arrachent. Seule l'odeur des poissons fatigués de leur journée vient rompre le charme.

19 h 30

Houmous en famille


Toute la famille se rend à l'Houmous Café, rue Nahalat Binyimin. On s'installe à la terrasse de la rue piétonnière, rafraîchie par un immense ventilateur sur pied, où les touristes côtoient les indigènes. La spécialité ici, c'est l'houmous. On se prend une Goldstar, la bière locale rousse très légère. Elle accompagne le plat de poulet assaisonné entouré d'houmous, à manger avec du pain pita. Très bon.

21 h

Bar kitsch et nuit blanche


Pas encore affectés par le décalage horaire, nous allons prendre une bière au Casa Nostra, tout près du restaurant. Ambiance kitsch, musique des années 70 et 80 ; l'endroit est amusant. La serveuse nous propose un shooter. On lui laisse le choix. Elle nous apporte des petits verres de whisky bien remplis. Beurk ! L'orgueil masculin oblige Hugo à terminer le sien. On retourne bientôt à la maison, en titubant à peine.

La nuit est interminable. Victor ne comprend pas le principe du décalage horaire et gazouille et pleure jusqu'au matin. Sans vraiment dormir.

Jeudi

10 h

Déjeuner revigorant


Les yeux bouffis et encore rompus de fatigue, nous allons manger au Café Bialik, dans la rue du même nom. Le choix est facile : petit-déjeuner israélien. Oeufs au choix, feta, olives, tartinade de thon et confiture maison aux figues à mettre sur un petit pain tout juste sorti du four. Un déjeuner costaud, auquel s'ajoute un plus que nécessaire café au lait. Le jus de fruits sera pour plus tard.

Midi

En route pour Jaffa


Malgré la chaleur, nous entreprenons une marche de deux kilomètres en direction de Jaffa, le secteur au sud de Tel-Aviv. Une promenade au bord de l'eau nous permet de troquer le béton des rues contre le vent du large. Dans le parc Charles Clore, on retrouve des parcs pour adultes, où sont installés des appareils de musculation. Dans sa poussette, Victor est occupé à rattraper le sommeil de la veille.

Sur la plage en bas, des jeunes hommes posent. Armés de leur mitraillette (le service militaire est obligatoire pour les filles et les garçons), ils empruntent des mimiques guerrières, un large drapeau israélien flottant au-dessus d'eux. Un peu plus loin, une famille musulmane s'amuse dans l'eau.

13 h

Vieille ville, grosse chaleur


On arrive dans le Vieux Jaffa, où vivent une majorité de musulmans. C'est d'ailleurs pourquoi les habitants de Tel-Aviv sont nombreux à venir ici pendant le sabbat : les restaurants et magasins demeurent ouverts.

Ancien port foisonnant, le Vieux Jaffa ne montre plus grand signe de cette gloire maritime passée. Sa vieille ville est toutefois impressionnante. Fortifiée, elle est constituée de ruelles tortueuses et d'escaliers qui serpentent entre les bâtiments couleur sable. Pas l'idéal en poussette. Le quartier a été pris d'assaut par les galeristes et les marchands de produits de luxe. Rien de bien intéressant pour nous. Nous montons jusqu'aux jardins au sommet de la ville. On obtient d'ici une excellente vue sur Tel-Aviv.

14 h

Une plage peu fréquentée


Décidément, il fait trop chaud pour faire autre chose que de la plage. Après avoir bu une slush au fruit de la passion qui tombe on ne peut plus à point, on redescend vers la promenade et la mer. Destination : la première plage que nous croisons, afin de nous rafraîchir au plus vite.

Contrairement à celles près du centre-ville de Tel-Aviv, la plage où nous arrêtons est peu fréquentée. Un bon point. Autre bon point : les vagues. Parfaites pour les surfeurs ou ceux qui veulent se laisser surprendre par leur force. On assiste à l'impressionnant sauvetage d'une femme incapable de revenir vers la berge.

17 h

Veille de sabbat


Le soleil baisse. Nous délaissons le sable pour retourner sur le béton des rues. Les trottoirs de notre quartier sont remplis de gens. Pas surprenant car le jeudi, veille du sabbat, est le bon temps pour sortir, puisque tout est fermé du vendredi soir au samedi soir. On se lave, on se prépare et on profite un peu de notre terrasse, en buvant un excellent jus de fruits frais à base de yogourt acheté au kiosque devant l'appartement.

20 h

Verdure et gastronomie, rue Rothschild


Direction boulevard Rothschild, un secteur cossu de Tel-Aviv, aux riches maisons anciennes. C'est ici que se trouvent les bonnes tables, les restaurants chic de spécialités d'ailleurs tels les restos italiens et... japonais à la sauce sud-américaine. Il fallait y penser.

On lorgne les enseignes, en marchant dans le parc linéaire qui fait office de terre-plein. Un havre de verdure dans cette ville où les arbres se font rares.

Nous nous attablons au Rothschild Kitchen. Je prends un poisson, nappé d'une sauce aux champignons et aux oignons verts. Délicieux. Le vin israélien, hors de prix, nous pousse à prendre une bouteille américaine. Tant pis.

22 h

Prêts à sortir


Nous marchons bien lentement, Vic endormi dans la poussette. Le parc qui traverse le boulevard Rothschild est rempli. Les gens prennent une bière ou boivent du vin entre amis en attendant de se rendre dans les bars in de la ville, situés tout près. Mais ça ne sera pas avant minuit. Pour notre part, nous retournons bien tranquilles à la maison. En espérant passer, cette fois, une bonne nuit...