Une étude française  dévoile que les enfants d'une dizaine d'années sont susceptibles d'ingérer 128 résidus chimiques, soit 81 substances chimiques différentes, au cours d'une journée de repas élaborés pourtant suivant les recommandations du ministère de la Santé. Conduite par l'association Générations Futures et le réseau Health & Environment Alliance, cette enquête révèle que les enfants sont également exposés à près de 40 pesticides au cours de seulement 24 heures, et ce uniquement par leur alimentation.

Pour parvenir à ces résultats, les auteurs de l'enquête ont choisi des aliments non bio dans divers supermarchés des départements de l'Oise et de Paris, correspondant aux repas types d'une journée d'un enfant d'une dizaine d'années. Au total, quatre repas et un encas ont été conçus en suivant les recommandations du ministère de la Santé en matière de nutrition, soit avec 5 fruits et légumes, 3 produits laitiers et un litre et demi d'eau.

Verdict, l'enquête dévoile que les enfants sont susceptibles d'ingérer 128 résidus chimiques dans la journée, soit 81 substances chimiques différentes. Par ailleurs, 42 substances retrouvées dans ces repas sont classées cancérigènes possibles ou probables et 5 cancérigènes certaines. Les enfants âgés d'environ 10 ans seraient également exposés à quelque 37 substances différentes pouvant être considérées comme éventuels perturbateurs endocriniens.

«Nos analyses montrent qu'en 24h, un enfant est susceptible d'être exposé, uniquement par son alimentation, à des dizaines de molécules chimiques soupçonnées d'être cancérigènes ou encore soupçonnées d'être des perturbateurs endocriniens par des instances sanitaires européennes ou américaines», expliquent les principaux auteurs de l'étude.

L'association Générations Futures, qui a initié cette enquête en partenariat avec le Réseau Environnement Santé et le WWF-France, indique néanmoins que l'analyse des aliments de ces repas ne prétend pas être «parfaitement représentative» de la consommation alimentaire des Français, et ne prétend pas être le reflet exact du niveau de contamination moyen des produits alimentaires commercialisés dans l'Hexagone.

Face aux résultats de cette enquête et à la progression de l'incidence du cancer en France, les associations concernées lancent une campagne d'envergure pour sensibiliser les particuliers et les pouvoirs publics aux dangers que peuvent représenter les différents facteurs de risque environnementaux sur les cancers.



Présentée sur le site Environnement-et-Cancer.com, cette campagne donne l'occasion à Générations Futures de réclamer l'interdiction de l'utilisation des additifs potentiellement cancérigènes ou perturbateurs endocriniens tels que le BHA et l'interdiction de tous les plastiques contenant des phtalates ou du bisphénol A. L'association demande également la mise en oeuvre d'un volet environnement dans le 2e Plan Cancer.