Le taux d'obésité des Canadiens est élevé par rapport à celui de la plupart des autres pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), indique un rapport sur l'obésité dont les résultats ont été rendus publics jeudi.

Selon une étude réalisée par l'organisation, deux hommes sur trois sont en surplus de poids et une personne sur quatre est obèse au pays, mais le taux de croissance de l'obésité serait l'un des plus lents au sein de l'OCDE.

La proportion de Canadiens en surcharge pondérale devrait cependant augmenter de 5 % pour les dix prochaines années, précise le rapport.

Parmi les résultats de cette enquête - la première du genre réalisée par l'OCDE- les citoyens américains obtiennent la peu reluisante première place dans un monde où les citoyens des pays les plus riches deviennent de plus en plus gros.

Selon le rapport, trois Américains sur quatre seront en surplus de poids ou obèses en 2020, et les taux de maladie et les dépenses en santé gonfleront si les gouvernements, les individus et l'industrie ne coopèrent pas pour développer une stratégie complète pour combattre cette épidémie.

L'organisation basée à Paris, qui rassemble 33 des économies les plus développées de la planète, est mieux connue pour prévoir les déficits et les taux d'emploi que pour mesurer les tours de taille. Toutefois, le coût économique de l'excès de poids - en soins de santé, en vies raccourcies et en ressources gaspillées - est une source de plus en plus importante d'inquiétude pour plusieurs gouvernements.

Franco Sassi, l'économiste principal de la santé qui est l'auteur de l'étude, a jeté le blâme sur les suspects habituels.

L'homme a indiqué que la nourriture était plus abordable que dans le passé, et surtout la nourriture potentiellement nuisible pour la santé. Les gens modifient leur habitudes de vie, n'ont plus autant de temps pour préparer leurs repas et mangent davantage dans les restaurants, a-t-il ajouté.

Ces mauvaises habitudes, combinées au fait que les gens sont moins actifs physiquement que dans le passé, signifient que la proportion d'obèses et de gens en surplus de poids a explosé jusqu'à près de 70 % aux États-Unis cette année, contrairement à bien moins que 50 % en 1980, selon l'OCDE.

Dans dix ans, 75 % des Américains seront en surplus de poids, faisant des États-Unis «le pays le plus gras de l'OCDE», affirme le rapport.

Les mêmes facteurs derrière l'épidémie aux États-Unis sont également à l'oeuvre dans d'autres pays riches et en développement, a déclaré M. Sassi, qui précise que «le plateau» n'a pas encore été atteint.

L'espérance de vie d'une personne obèse est plus courte de huit à dix ans que celle d'une personne ayant un poids normal, a précisé l'OCDE, la même diminution de l'espérance de vie que celle causée par le tabagisme.

Chez nos voisins du sud, le coût en dollars de l'obésité, incluant les dépenses plus élevées en santé et les pertes de productivité, est déjà équivalent à 1 % du produit intérieur brut du pays, ajoute le rapport. Pour certains autres pays de l'OCDE, on parle plutôt d'un demi %, spécifie Franco Sassi.

Ces coûts pourraient doubler ou tripler dans les prochaines années, selon l'OCDE. L'organisation ajoute d'ailleurs que les taux d'obésité, caractérisés par un indice de masse corporelle au-dessus de 30, varient fortement chez les pays membres de l'organisation, comptant pour 3 ou 4 % de la population du Japon et de la Corée, comparativement à près du tiers pour les États-Unis et le Mexique.