De 1983 à 1996, l'incidence du mélanome dans l'État australien de la Nouvelle-Galles du Sud a augmenté de 7,2% chez les hommes âgés de plus de 75 ans. Mais chez les plus jeunes, elle est restée stable, chutant même de 3% parmi les femmes de 15 à 34 ans.

Que s'est-il passé? Selon plusieurs dermatologues, la preuve est claire: les programmes très agressifs de promotion de la protection solaire par le gouvernement australien sont responsables de cette amélioration.

«Ce qui s'est passé en Australie est l'une des preuves importantes qu'il faut se protéger du soleil pour éviter la mortalité par mélanome, explique Marc Rhainds, dermatologue au Centre hospitalier de l'Université Laval. Les campagnes incitant la population à se protéger du soleil ont été très agressives. Il semble bien que ça a incité les générations plus jeunes à changer leurs comportements et que ça a un lien avec la baisse de l'incidence du mélanome.»

«Slip-Slop-Slap»

Les chiffres australiens proviennent d'une étude publiée en 2001 dans le Journal of Photochemistry and Photobiology, qui établissait ce lien. Des campagnes de publicité ont notamment fait péricliter les ventes d'huile à bronzer et le slogan principal de la campagne, «Slip-Slop-Slap», est utilisé depuis 1981. Le slogan fait référence à la nécessité de mettre un chandail (slip on a shirt), de s'enduire de crème solaire (slop on sunscreen) et de porter un chapeau (slap on a hat) lorsqu'on s'expose au soleil.