La consommation fréquente de café (plus de quatre tasses par jour) diminue les risques de cancer de la tête et du cou, montre une nouvelle étude américaine, tandis que d'autres chercheurs, en Suède, ont démontré que la façon dont le café est préparé peut augmenter ou diminuer le risque de cancers du sein, du poumon ou du pancréas.

Les résultats de la première étude ont été publiés dans la version en ligne du journal Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention.

Le docteur Mia Hashibe, professeur assistant au département de médecine familiale et préventive à l'université de l'Utah et chercheuse au Huntsman Cancer Institute, a analysé les résultats de neuf études assemblées par le consortium International Head and Neck Cancer Epidemiology (INHANCE).

«Puisque la consommation du café est si répandue et qu'il y a une incidence relativement élevée de ces types de cancers pour un taux de survie relativement faible, nos résultats ont des implications importantes pour la santé publique», explique Mia Hashibe après avoir conclu que les risques de cancers des cavités buccales et du pharynx baissent de 39% chez les personnes qui boivent du café souvent, par rapport à ceux qui n'en boivent pas fréquemment.

Le café décaféiné et le thé n'ont pas été liés aux risques de cancers de la tête et du cou.

Mia Hashibe ajoute: «Ce qui rend nos résultats si uniques, c'est que nous avions un très grand échantillon de population, et comme nous avons combiné les données de nombreuses études, nous avions plus de statistiques pour détecter les liens entre le cancer et le café».

La consommation de café a également été liée à une diminution des risques de cancer de la prostate de 60%, et à une baisse des risques de tumeurs au cerveau.

Mais la façon dont le café est préparé joue un rôle important pour prévenir les cancers, selon des chercheurs de l'université d'Umeå en Suède. Leur étude a été publiée dans la version en ligne de la revue académique Cancer Causes and Control, le 29 mai.

Filtrer ou ne pas filtrer? Telle est la question, selon cette étude.

La préparation du café scandinave (bouilli) est pratiquement identique au café préparé dans une cafetière à piston ou au café turc/grec: le café garde ses acides gras, qui permettent «d'inhiber le développement des cancers», selon des études conduites sur des animaux.

L'équipe de chercheurs a observé les 64.603 personnes participant à l'étude et se sont penchés sur la façon dont ils préparaient le café. Ils ont conclu que «chez les femmes qui buvaient du café bouilli plus de quatre fois par jour, les risques de cancer du sein étaient moins élevés, comparé aux femmes qui buvaient du café moins d'une fois par jour».

Chez «les femmes qui buvaient du café filtré, il y avait un risque accru de cancers du sein précoces (avant 49 ans) et une baisse des risques de cancers du sein tardifs (après 55 ans).»

Cependant, bouillir le café n'est peut-être pas la meilleure solution pour tout le monde: «Les buveurs de café bouilli, contrairement aux buveurs de café filtré, avaient des risques accrus de cancers du pancréas et du poumon, chez les hommes».

En résumé: quatre tasses par jour semblent avoir prévenu le cancer pour tout le monde. Les hommes et les femmes de 50 ans et plus doivent filtrer leur café, et les femmes de moins de 50 ans doivent le bouillir.

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Etude de Mia Hashibe: https://intl-cebp.aacrjournals.org

Etude complète intitulée «Consumption of filtered and boiled coffee and the risk of incident cancer: a prospective cohort study»: https://www.springerlink.com/content/vn61542292400431/?p=8c110095bf01445580a83c33615e971eπ=9