Il y a eu 103 rappels d'aliments au pays depuis le début de l'année, dont 65 qui concernaient le Québec. Vous n'en avez jamais entendu parler ? Ce n'est pas très surprenant.

« Le public a un rôle très important à jouer dans les rappels », dit Aline Dimitri, chef adjointe de la salubrité des aliments à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), l'organisme fédéral qui orchestre ces opérations au pays.

« C'est un devoir de la population de se renseigner sur les rappels et la salubrité alimentaire », poursuit Mme Dimitri. Or, peu de gens consultent le site de l'ACIA pour être au courant des aliments touchés. Afin d'avoir un lien plus efficace, les rappels alimentaires sont inclus dans l'application Canadiens en santé, qui donne les informations sur tous les produits rappelés, du siège pour bébé non conforme à la barre de substitut de repas qui contient des oeufs alors que rien ne l'indique.

La majorité des rappels faits par l'ACIA concernent d'ailleurs la présence d'allergènes non déclarés dans les aliments, d'où l'importance pour les personnes ayant des allergies alimentaires d'avoir un accès rapide à cette information.

Parmi les autres causes fréquentes d'alertes, on signale la présence possible de bactéries, surtout Listeria, salmonelle et E. coli (0121 ou 0157 : H7), ou encore de corps étrangers.

Dans cette catégorie, le cas récent le plus spectaculaire est certainement la découverte au Québec d'un cathéter dans de la crème glacée Coaticook. L'ACIA a fait enquête dans ce cas et s'est rendue sur place pour conclure que l'objet ne provenait pas de la Laiterie de Coaticook, qui fabrique la crème glacée.

DES INVESTIGATIONS COMPLEXES

Plusieurs rappels peuvent concerner le même risque de contamination. Cette année, le Canada a eu un important rappel de farine contaminée à la bactérie E. coli 0121. Le premier avis a été diffusé par l'ACIA le 28 mars. L'avis initial a été suivi de 18 autres, qui ont inclus des croûtes à tarte et des pâtes à biscuits faites avec la farine problématique. « Dès qu'on a des données, on déclenche un rappel », explique Aline Dimitri. Le dernier rappel dans cette affaire date du 29 juin.

Lorsque vous avez à la maison un produit visé par un rappel, vous pouvez le jeter ou le retourner à l'endroit où vous l'avez acheté, explique Aline Dimitri. « Et en cas de doute, dit-elle, on jette l'aliment. »

Les consommateurs ont aussi la responsabilité de contacter l'Agence s'ils croient qu'un aliment les a rendus malades, estime Aline Dimitri, car cela peut déclencher une enquête. 

L'Agence mène environ 3000 investigations par année. Un peu moins de 10 % mènent à un rappel.

En plus de l'application Canadiens en santé, l'Agence canadienne d'inspection des aliments diffuse aussi la liste des rappels sur sa page Facebook et sur Twitter.