Fort du succès de sa première expérience en restauration à Saint-Lambert, Ricardo vient d'ouvrir un nouveau café-boutique au Centropolis de Laval, en attendant de s'établir à Québec, Ottawa et, qui sait, plus loin encore.

C'est samedi qu'ouvrait officiellement la boutique et son café adjacent, mais il y avait déjà foule lors de notre passage jeudi midi - l'endroit a discrètement ouvert ses portes mercredi. Installés chez un ancien détaillant de meubles, la boutique et le café Ricardo, d'une superficie de près de 9500 pieds carrés, ont nécessité des investissements de 1,5 million de dollars. Le café compte 80 places, soit près du double de celui de Saint-Lambert. On s'attend ainsi à une croissance d'achalandage de près de 30 %.

On a aussi profité de l'ouverture pour dévoiler le nouveau slogan de Ricardo, «Mangez ensemble», qui trône en grosses lettres dans la boutique et qui se manifeste dans le café par d'immenses photos familiales du cuisinier chouchou des Québécois.

«Le café et la boutique sont des extensions de ce qu'on est. Ce que l'on veut, c'est que les gens cuisinent eux-mêmes, mais s'ils n'ont pas le temps ou le goût, on les invite à venir goûter ici.»

Ricardo est conscient du danger que représente la restauration, même s'il reconnaît qu'il bénéficie d'un capital de sympathie de la part du grand public. «Les gens peuvent t'excuser peut-être une fois, avoue-t-il d'abord. Mais, à terme, on ne peut pas se permettre de décevoir. Les gens cuisinent, ils sortent au resto, ils connaissent ça et vont me comparer aux meilleurs. Ils dépensent leur argent ici, je ne peux pas les décevoir.» C'est pourquoi Ricardo reconnaît avoir attendu d'avoir les ressources financières suffisantes pour aller chercher des employés qui ont les compétences pour soutenir une telle pression.

C'est la chef Isabelle Plante qui a le mandat de s'assurer que les recettes sont respectées à la lettre dans tous les cafés Ricardo - elle s'affairait d'ailleurs dans la cuisine de Laval hier et fera de même lors de l'ouverture des cafés de Québec, l'an prochain, et d'Ottawa, en 2019. «Même si le menu est standardisé, les cuisiniers sont créatifs, je ne veux pas de machines et je veux être mis au défi. Les nouvelles idées seront bienvenues, mais elles devront être approuvées au préalable», ajoute Ricardo.

Vente en ligne

L'automne est particulièrement chargé. En plus du café-boutique de Laval, de nouveaux produits gourmands salés et sucrés s'ajoutent sous une seule enseigne - les chocolats Mama Choka sont d'ailleurs maintenant vendus sous l'étiquette Ricardo, comme le reste. 

S'ajoute aussi un nouveau site de vente en ligne. «En une semaine et sans effort publicitaire, nos ventes sur internet ont atteint le même niveau que celles de notre boutique de Saint-Lambert, révèle Brigitte Coutu, présidente de Ricardo Media et conjointe du cuisinier vedette. Nous avons enregistré des ventes au Canada anglais, aux États-Unis et même en Europe.» 

Ricardo ne craint pas de voir les ventes des boutiques cannibalisées par celles réalisées en ligne. «Les gens ne savent pas toujours ce qu'ils veulent, soutient-il. Ils vont venir dans les boutiques pour se laisser inspirer, pour voir les couleurs offertes et soupeser leurs différentes options.» 

Brigitte Coutu ajoute toutefois que le nombre de boutiques va être limité aux grands centres, contrairement aux cafés, qui pourraient voir le jour ailleurs en province, dans une formule plus modeste.

400: Nombre de produits développés par l'équipe de Ricardo sur les 1300 vendus en boutique.

175: L'ouverture du café-boutique de Laval a nécessité l'embauche de 50 personnes, portant à 175 le nombre total d'employés de Ricardo Media.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Ouverture de l'Espace Ricardo à Laval