La qualité des truffes noires du Périgord, prisées des gastronomes et restaurateurs, semblait avoir pâti de longues semaines de sécheresse, lundi au premier marché contrôlé de la saison à Sainte-Alvère (Dordogne), selon trufficulteurs et contrôleurs.

Un peu moins de 13 kg de truffes - soit sept de moins qu'au premier marché l'an dernier - ont été échangées, proposées par une vingtaine «d'apporteurs», et sont parties en une dizaine de minutes, à des prix avoisinant 650 euros (928 $) le kilo pour la Catégorie 1 (la meilleure) et 400 euros/kg (570 $) pour la catégorie 2.

«La qualité pour l'instant n'est pas au rendez-vous. Il y a beaucoup de truffes immatures ou abîmées», a déclaré à l'AFP le contrôleur général Patrick Maxime. Mais «ce n'est que le premier marché», et le résultat n'est guère surprenant car «il y a eu cette année 14 semaines sans pluie, c'est énorme».

Pour autant, difficile de se prononcer déjà sur la saison. Selon lui, «d'ici deux semaines, on devrait commencer à voir une amélioration, à condition que le temps soit de notre côté. La truffe, il lui faut du froid - pas trop intense - plutôt sec. En ce moment, elle mûrit, s'il pleut trop cela risque de faire pourrir...»

Maurice Roland, un trufficulteur présent à Sainte-Alvère, estimait pour sa part, «qu'à voir les apporteurs qu'il y a ici, on peut penser que cela ne sera pas une très grande année. Avec la sécheresse qu'on a eue, beaucoup de gens qui n'ont pas arrosé n'auront pas de truffes.»

Le marché aux truffes de Sainte-Alvère, village situé au coeur de la Dordogne à égale distance de Périgueux et Bergerac, est le premier de la saison pour la précieuse Tuber melonasporum, la truffe noire du Périgord, dont il donne les premières tendances - et se tient tous les lundis matin jusqu'à fin février.