Qu'est-il donc advenu du projet Streets of Rage Remake, après la réception enthousiaste qui a accueilli sa publication début avril? Sega, auteur de la trilogie originale en 1991-94, a exigé que le jeu gratuit, développé par des fans, soit supprimé afin de protéger sa marque.

Huit ans de travail ont abouti à Streets of Rage Remake, un projet indépendant qui ne se bornait pas à recréer entièrement les personnages et niveaux de la série mais en améliorait les graphismes, en remixait la musique et lui ajoutait de nombreuses options.

Bien que la version finale ait été publiée le 3 avril, les liens permettant le téléchargement du fichier SoRR v5 ont été supprimés par les développeurs, BomberGames, cinq jours plus tard.

Sega a fait connaître sa position le 13 avril.

«À Sega, nous sommes déterminés à encourager tous les fans qui s'intéressent à nos jeux, et nous faisons notre possible pour les inviter à prendre part aux tests bêta et à d'autres phases du développement, de l'élaboration ou du marketing de nos produits», a déclaré la société.

«Ceci dit, nous devons protéger notre propriété intellectuelle et il arrive que nous demandions à nos fans d'enlever de leurs sites des images, vidéos ou jeux.»

La trilogie Streets of Rage est encore en vente pour les machines modernes, sous forme de téléchargement et au sein de la compilation Ultimate Collection pour Xbox 360, PlayStation 3 et PC.

La décision du studio japonais a provoqué toutes sortes de réactions, de la colère à l'incrédulité en passant par la demande d'une distribution autorisée, officielle et éventuellement payante.

«Et si Sega embauchait les types de BomberGames et distribuait le jeu via Xbox Live, PlayStation Network, Virtual Console ou Steam? Je l'achèterais sans problème», écrit un commentateur du blogue Kotaku.

«Comment ça se fait que Sega vende Streets of Rage alors que ce type donne gratuitement un jeu cent fois mieux?», demande un utilisateur du forum 1UP.

Certains pensent même que la décision tardive de Sega l'était sciemment.

«Ils ont répondu en laissant assez de temps à des tas de gens pour télécharger le jeu, qui maintenant se propage sur internet», a remarqué un lecteur de RockPaperShotgun. «Je ne sais pas... ça me paraît étrange comme coïncidence.»