Première au Canada selon ses initiateurs, les entrepreneurs technos québécois auront accès à compter de ce matin à une formation sur mesure. Encadré par des mentors comme Martin-Luc Archambault et Daniel Robichaud, bâti en collaboration avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, le MIT de Boston et le gouvernement du Québec, le programme accueillera ses premiers élèves cet été, à l'École d'entrepreneurship de Beauce (EEB).

« C'est un parcours unique, qui a été développé par des entrepreneurs technos pour des entrepreneurs technos ; je pense que ça arrive à point, dit Katia Renaud, directrice recherche et développement à l'EEB. On a au Canada et au Québec des incubateurs qui font un beau travail, mais les entreprises qui en sortent ne sont pas soutenues. »

Le programme ne s'adresse pas aux entrepreneurs qui ont une idée embryonnaire, mais plutôt à tous ceux, au Québec, qui dirigent « des entreprises établies et en croissance, qui ont déjà franchi une première ronde de financement », explique la directrice. Il ne s'agit évidemment pas d'offrir à de tels entrepreneurs un retour à temps plein sur les bancs d'école. Le programme est divisé en cinq sessions, d'une durée variant de un à six jours, étalées sur dix mois.

À trois occasions, pendant trois jours, les étudiants - rebaptisés « entrepreneurs-athlètes » par l'EEB - seront hébergés au campus de l'école, à Saint-Georges de Beauce. On leur promet des formations pour les aider à choisir leurs collaborateurs, pour commercialiser leur produit et s'attaquer aux marchés hors Québec. Pendant six jours, ils auront en outre droit à une formation intensive sur la mise en marché de l'innovation au Massachusetts Institute of Technology de Boston.

La formation coûte 40 000 $. On prévoit accueillir « de 20 à 25 » étudiants au maximum pour la première session qui débutera en juin 2016.

QUATRE MENTORS CONFIRMÉS

L'idée d'un tel programme mijotait depuis quelques années à l'EEB et a été alimentée par les entrepreneurs technos qui y ont été formés depuis 2010, sur les quelque 500 diplômés de l'établissement. 

« Leur profil, c'est celui du génial technicien, chez qui les connaissances en gestion sont souvent déficientes. On a vu chez eux un besoin pour des compétences spécifiques, par exemple pour la commercialisation des produits, la gestion des ressources, la communication et le marketing. » - Katie Renaud, directrice recherche et développement à l'EEB

Le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation (MESI) a pour sa part contribué financièrement à une grande consultation d'experts du milieu techno. « Dans une économie mondiale, l'innovation est devenue un puissant moteur de croissance pour nos entreprises », explique la ministre Dominique Anglade dans le communiqué qui sera publié ce matin, en même temps que l'ouverture officielle des demandes d'admission.

On comptera sur la participation d'au moins quatre mentors à l'origine de ce qu'on qualifie de « success stories » technos du Québec. Martin-Luc Archambault (AmpMe), Daniel Robichaud (PasswordBox, vendue à Intel), Éric Chouinard (iWeb) et Louis Têtu (Coveo) ont déjà accepté de devenir « entrepreneurs-entraîneurs », pour reprendre l'analogie avec le monde du sport.

Éric Chouinard

EEB Techno

Martin-Luc Archambault

EEB Techno