L'Américaine Lindsey Vonn, reine de la vitesse, et le jeune Suisse Carlo Janka, en lice pour quatre médailles, constituent les attractions majeures des compétitions de ski alpin des Jeux d'hiver à Whistler, aux côtés de valeurs sûres à chercher surtout en équipe d'Autriche.

Si ce n'était un premier accroc en descente (5e) à St Moritz, le 30 janvier, vite recousu le lendemain par une victoire en super-G, Vonn a rendu une copie impressionnante.

Déjà double championne du monde en février 2009 à Val d'Isère, +la+ Vonn semble intouchable dans ses disciplines de prédilection, blindée par un capital confiance accumulé depuis trois saisons.

Avec ses skis d'homme, sa préparation physique, son professionnalisme, la jeune femme est une perfectionniste. Derrière le sourire permanent, «il y a beaucoup de travail», répète la probable porte-drapeau de la délégation US, qui se réjouit du caractère sélectif de la piste des Jeux.

Même dans un sport où les circonstances et les imprévus jouent un grand rôle, Lindsey semble trop au dessus du lot pour ne pas décrocher au moins une médaille d'or.

Plus que de l'Allemande Maria Riesch, son amie et principale adversaire, ou de la Suédoise Anja Pärson, le danger peut venir du climat très particulier des lieux, fortement influencé par l'océan Pacifique limitrophe. Une neige difficile à interpréter, un ciel qui se bouche, et une surprise est vite arrivée. Les JO sont coutumiers du fait.

Valeurs sûres

La pente dédiée aux hommes n'est pas des plus sévères, soulignent entraîneurs et concurrents. Janka a prouvé justement, de Lake Louise à Wengen, qu'il savait piloter sur tous les profils. Et les neiges nord-américaines, il aime. En décembre dernier, le Grison de 23 ans avait aligné trois victoires à Beaver Creek, dans trois disciplines différentes.

Son compatriote Didier Cuche, 35 ans, avait donné des gages de grande forme à Kitzbühel. Mais le Neuchâtelois s'est fracturé le pouce droit à Kranjska Gora. Cela ne remet pas en cause sa participation mais amenuise ses chances.

D'ailleurs, la liste des blessés contraints de renoncer au voyage transatlantique est particulièrement fournie, suffisamment pour redessiner le rapport de forces dans les épreuves de vitesse.

A domicile, les Canadiens espèrent tirer profit de leur connaissance approfondie du terrain. Ce sera notamment le cas pour Manuel Osborne-Paradis, essentiellement un glisseur, et Britt Janyk qui a grandi sur la montagne des Jeux.

Et puis il y a les incontournables, qui enrichissent régulièrement leur palmarès. Ainsi, la Finlandaise Tanja Poutiainen et l'Autrichienne Kathrin Zettel sont attendues dans les épreuves techniques (slalom/slalom géant), avec l'ajout du super-combiné pour Zettel.

Chez les messieurs, l'Autrichien Benjamin Raich défend ses deux titres conquis en 2006 à Sestrières (Italie), en slalom géant et en slalom. Provisoirement débarrassé du souci de la Coupe du monde, dont il est le leader, le Tyrolien s'est recentré sur son nouvel objectif.

Les slaloms pourraient sourire à la France, avec la brune Sandrine Aubert et surtout le blond Julien Lizeroux, l'homme qui ne sort (presque) jamais entre les portes serrées. L'une et l'autre seront néanmoins confrontés à la force collective de la Wunderteam de Vienne. Qui entend bien reprendre le leadership au tableau des médailles, abandonné à la Suisse lors des Mondiaux-2009.