L'Américaine Lindsey Vonn, qui sera la grandisssime favorite des jeux Olympiques en ski alpin, n'a qu'une obsession à trois semaines de Vancouver, ne pas tomber malade, au point de mener la vie dure non seulement aux microbes, mais à son entourage.

«Je ne pense pas trop aux Jeux eux-mêmes, je pense plus à faire attention à ce que personne autour de moi ne soit malade», a raconté jeudi la reine de la vitesse, après avoir dominé l'entraînement de la descente à Cortina d'Ampezzo.

Celle qui écrase depuis trois saisons la Coupe du monde de ski alpin dit faire attention à plein de menus détails: «Je le fais déjà d'habitude, mais là tout est amplifié. J'ai la mauvaise habitude de me ronger les ongles, et cela me rend dingue, car je ne veux vraiment pas tomber malade.»

Lavages de mains et lotion désinfectante, la jeune femme applique à la lettre les conseils d'hygiène, largement diffusés en ces temps de grippe H1N1. Mais la skieuse de 25 ans est si obsédée qu'elle vérifie du regard qu'il n'y a pas un porteur de bactéries à quelques centimètres d'elle. Et va jusqu'à porter un masque de protection dans les lieux de grande proximité, comme en avion ou les aéroports.

«Comme si nous étions fous»

«Les gens nous regardent comme si nous étions des fous, mais c'est très important de rester en forme», a estimé son mari, Thomas Vonn, lui-même ancien skieur de l'équipe américaine.

«Dernièrement lors d'un vol transatlantique, l'homme assis à côté d'elle a cru qu'elle était malade et a demandé à changer de place», a poursuivi l'ancien géantiste. «L'agent de bord est venue vers Lindsey et lui a demandé: "Excusez-moi mademoiselle, êtes-vous malade ?"; "Non, j'essaie juste de ne pas l'être !""

Pour Thomas Vonn, l'homme de coeur mais aussi l'homme de main de la championne, Lindsey comme toute professionnelle ne peut pas prendre la question de sa santé à la légère. «Si elle manque ne serait-ce qu'un week-end, cela peut compliquer les choses pour le titre (Le grand globe de cristal) et surtout pour les jeux Olympiques, où il faut être solide et forte», a-t-il fait valoir.

Une médaille d'or olympique est le seul grand trophée qui manque encore à l'impressionnante collection de Lindsey Vonn, sacrée championne du monde de descente et super-G l'an dernier à Val d'Isère un mois avant de remporter pour la deuxième année consécutive le classement général de la Coupe du monde.