Geneviève Simard espère que la prochaine saison de la Coupe du monde de ski alpin, qui s'amorcera ce week-end à Solden, en Autriche, s'avérera pour elle un nouveau départ qui la transportera jusqu'aux Jeux de Vancouver. Mais les prochains mois pourraient aussi signaler le début de la fin de sa carrière.

Si Simard continue d'aligner les résultats en demi-teintes, comme elle le fait depuis qu'elle a subi une importante opération au genou au printemps 2007, elle accrochera ses skis à la suite de la saison 2010-11, soit après avoir tenté une dernière fois de décrocher une médaille aux Championnats du monde.

«Pour moi, ça va être une saison où en quelque sorte, ça va passer ou casser. Je vais avoir 29 ans au mois de novembre, ça fait 14 ans que je suis sur l'équipe nationale... J'ai besoin de résultats pour continuer de faire ce que je fais», a indiqué Simard lors d'une récente entrevue accordée à La Presse Canadienne à sa résidence de Val-Morin avant de se rendre en Europe avec l'équipe canadienne féminine des épreuves techniques.

«J'adore encore ce que je fais - le ski, le voyagement, l'entraînement -, et je n'ai pas de difficulté à me motiver. J'ai vraiment juste besoin de résultats pour continuer. Des top-15, ce n'est plus satisfaisant.»

Simard a dû s'en contenter la saison dernière, alors qu'elle n'a fait que du slalom géant à son retour sur les pentes après avoir raté une saison et demie à cause d'une ostéotomie au genou. Elle a récolté une 14e, une 15e et une 16e place en Coupe du monde, mais elle a par ailleurs été incapable de se qualifier pour la deuxième manche dans quatre épreuves.

«Ne pas me qualifier pour la deuxième manche, ça faisait des années que je n'avais pas vécu ça, a souligné Simard. J'étais tellement anxieuse que je n'étais pas capable de skier comme je le faisais à l'entraînement. Je voulais trop bien faire.

«Je veux retrouver la constance que j'avais en 2006», a ajouté la skieuse québécoise, faisant allusion aux deux podiums et aux trois autres résultats parmi les 10 premières affichés en 2005-06 en slalom géant, qui sont venus s'ajouter à sa cinquième place aux Jeux de Turin. «J'étais dans le coup à chaque course, à chaque manche. J'avais vraiment mon plan et ma recette. J'étais calme et je faisais ce que j'avais à faire. C'est ça que je veux retrouver.»

Simard amorce la présente saison plus sereine malgré les embûches, petites et grosses, qui continuent de la gêner. Des complications au genou l'ont forcée à quitter prématurément un camp d'entraînement en Nouvelle-Zélande à la fin de l'été. Elle a toutefois mis son genou à l'épreuve dans les semaines qui ont suivi, à l'aide d'un préparateur physique au Vermont, et tout s'est bien déroulé. Ce qui l'a rassurée que son genou serait en mesure de tenir le coup cette saison, comme il a tenu le coup l'hiver dernier malgré des résultats ordinaires.

Maintenant, une grippe pourrait l'empêcher de participer au slalom géant de samedi, à Solden. Elle pourra toutefois se reprendre par la suite puisqu'elle a jusqu'à la fin janvier pour répondre aux critères d'admissibilité établis en vue des Jeux olympiques de Vancouver.

Elle aimerait ardemment disputer ses troisièmes Jeux olympiques, après ceux de Salt Lake City en 2002 et de Turin en 2006. Sauf qu'il y a encore plusieurs autres choses qu'elle voudrait accomplir avant de prendre sa retraite de la compétition.

«Je pense que j'ai encore des choses à accomplir en ski, maintenant que j'ai l'âge et l'expérience, a-t-elle affirmé. Je veux refaire des podiums. J'ai gagné en super-G mais pas en géant, et c'est là quelque chose qui me chicote. Je veux aussi participer à d'autres Championnats du monde, je n'ai pas encore de médaille à ce niveau-là.»

D'ici là, elle veut réaliser les meilleurs résultats possibles. Pour répondre aux critères olympiques, mais aussi pour faire taire les doutes qu'ont peut-être les entraîneurs de l'équipe canadienne à son endroit.

«Je veux faire des résultats qui sont vraiment bons pour être sûre que c'est moi qu'ils vont choisir dans l'équipe, même si je ne pratique qu'une seule discipline pour l'instant.»

Bourque, comme Simard

François Bourque est un autre skieur qui compte effectuer un retour en force chemin faisant vers les Jeux de Vancouver, après avoir raté la majorité de la dernière campagne à cause d'une déchirure ligamentaire au genou gauche.

L'athlète de New Richmond sera au portillon de départ en vue du slalom géant de dimanche à Solden, en compagnie de Jean-Philippe Roy, de Sainte-Flavie, Jeffrey Frisch, de Mont-Tremblant, John Kucera, de Calgary, Robbie Dixon, de Whistler, et Brad Spence, de Calgary.

Marie-Michèle Gagnon, de Lac-Etchemin, Marie-Pier Préfontaine, de Saint-Sauveur, Britt Janyk, de Whistler, et Shona Rubens, de Canmore, en Alberta, sont les Canadiennes inscrites en vue de la course de samedi. Geneviève Simard avait été inclue dans la liste préliminaire mais sa grippe est venue contrecarrer les plans. Elle pourrait quand même participer à l'épreuve si elle prend du mieux d'ici là, a indiqué mercredi un porte-parole de Canada Alpin.

Des épreuves de slalom suivront à la mi-novembre à Levi, en Finlande. Les premières épreuves de vitesse auront ensuite lieu à Lake Louise, en Alberta, fin novembre et début décembre.